Blandine Even fêtera ses 25 ans en Australie en décembre 2016. D'ici là, elle passera par le Japon, le Vietnam et Singapour. Sur son blog 1000 découvertes sur 4 roulettes (en lien ci-dessous), lancé en 2014, elle raconte ses péripéties de « jeune handivoyageuse » et donne des conseils pratiques aux personnes handicapées. Le 9 septembre 2016 sonnera le départ de son tour du monde, avec la Chine pour première destination. En fauteuil roulant depuis 2012 à cause d'une maladie génétique encore non identifiée, elle compte se déplacer seule et partager ses expériences sur la Toile.
Le voyage dans le sang
Originaire de Belgique, la jeune femme n'en est pas à sa première aventure. En terminale, elle quitte le nid familial pour les États-Unis, à l'occasion d'un échange étudiant. S'ensuit un Erasmus en Écosse, des excursions durant les week-ends et un tour d'Europe de 40 jours en fauteuil. Son master de traduction en poche, elle décide de partir pour un an. « Ce tour du monde est mon rêve d'enfant. Lorsque j'ai appris que je serais en fauteuil roulant, tous mes projets se sont écroulés, confie-t-elle. J'ai décidé de me lancer en découvrant le site d'Emeline Henot, Our trip is your trip. Elle est partie faire le tour du monde en 80 jours avec son mari. Je me suis dit que si elle en était capable, je l'étais aussi. » Auteur du livre Fucking life d'une éclopée voyageuse, Émeline souffre d'une myopathie. Elle nécessite une assistance respiratoire en permanence.
Des heures de préparatifs
Le périple de Blandine, durant un an, implique des préparatifs minutieux, surtout lorsqu'il s'agit de trouver des lieux et des moyens de transport accessibles. « J'ai passé des heures à rechercher, sur internet, par téléphone, les lieux d'hébergement et les compagnies aériennes adéquats », explique-t-elle. La blogueuse compte se déplacer en fauteuil manuel, avec une roue électrique pour le motoriser. Un équipement plus pratique pour se déplacer lorsqu'on sait qu'un fauteuil électrique pèse en moyenne 180 kilos…
Éviter les mauvaises surprises
Durant ses précédents voyages, Blandine a eu de (très) désagréables surprises. À l'aéroport de Budapest notamment, lorsque la compagnie aérienne refuse de la laisser monter à bord, à cause de son fauteuil. « Le fait qu'il soit électrique posait problème. J'ai dû batailler pendant deux heures avant que le pilote ne m'accepte, exceptionnellement ». À Vienne, le chargeur de son fauteuil tombe en panne, ce qui l'oblige à économiser ses déplacements tout un week-end jusqu'à l'ouverture d'un magasin spécialisé. À Berlin, son pneu crève mais Blandine trouve par chance une boutique adaptée, ouverte 7 jours sur 7. Ailleurs, parfois, des hôtels soi-disant accessibles s'avèrent, une fois sur place, impossibles d'accès. Ces imprévus n'empêchent pas Blandine d'aller jusqu'au bout de ses voyages. Et de repartir. Aujourd'hui, elle anticipe le plus possible afin d'éviter les mauvaises expériences : « Je demande une confirmation écrite de chaque compagnie aérienne pour être certaine de pouvoir prendre tous mes vols ».
Des aventures à suivre sur le net
Très active sur les réseaux sociaux, la blogueuse partage ses aventures sur son compte Instagram, The Wheelchair backpacker, ainsi que sur ses pages Facebook anglophones et francophones. Sur son blog, elle publie ses réflexions sur le handicap en voyage dans une rubrique dédiée. Dans les derniers préparatifs, elle s'impatiente avant son premier vol, direction Pékin. « J'aimerais voir la Grande Muraille mais je ne sais pas si elle est accessible. Les gens m'aideront peut-être sur place. C'est de cette façon que j'ai pu visiter le Mont-Saint-Michel ».
© Blandine Even
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