Cette semaine, Philippe, vous nous emmenez très loin, en Corée du Sud.
Oui, pour les Jeux paralympiques d'hiver. Les Jeux olympiques battent leur plein pendant encore quelques jours (jusqu'au 25 février) mais, après quinze jours de pause, la compétition va reprendre de plus belle avec l'entrée des « para » dans la station de Pyeongchang, située à moins de 200 km de Séoul.
Quand aura lieu cet évènement ?
Du 9 au 18 mars. Ce n'est que la 12e édition alors que le Jeux olympiques d'hiver en sont à leur 23e. Ils auront toujours cette longueur d'avance mais que les para sont en train de rattraper, tout au moins en termes de médiatisation. Car, il faut bien l'avouer, les Jeux paralympiques ont longtemps été le parent pauvre. Des tribunes vides, des medias absents, des sportifs qui peinaient à imposer leurs performances… Et puis il y a eu une véritable révolution, c'était Londres en 2012. Les stades étaient pleins à craquer, les medias anglo-saxons étaient au rendez-vous et ça a vraiment impulsé une dynamique très positive.
Depuis, France Télévisions propose une couverture de grande ampleur…
Oui, ce qui est normal pour une chaîne de service public. À Sotchi (Russie), en 2014, elle proposait déjà 60 heures de direct. Puis 100 à Rio avec de très belles audiences. On a enfin compris que les athlètes paralympiques étaient des champions à part entière et que le spectacle pouvait être grandiose. On a vraiment vu des prouesses exceptionnelles avec, en plus, des histoires humaines très fortes.
Un vrai carton d'audience ?
13,6 millions de Français avaient suivi au moins un quart d'heure d'épreuves sur les onze jours de compétition. Alors, certes, ce n'est qu'un tiers de l'audience des Jeux olympiques mais qui peut aussi s'expliquer par l'heure de programmation en partie tardive ; en août, les JO de Rio avaient mobilisé 40 millions de téléspectateurs, pour 700 heures d'antenne.
Donc rebelote à PyeongChang !
Oui, France télévisions promet à nouveau 100 heures de programme sur 4 chaînes : France 2, 3 et 4 et France Ô et sur les chaînes 1re en Outre-Mer. Les cérémonies d'ouverture et de clôture seront retransmises en direct.
Et ensuite ?
Ensuite, il faudra se coucher tard pour suivre l'intégralité des directs. Neuf nuits blanches attendant les téléspectateurs, à partir de 2h et jusqu'à 8 heures du matin.
Et pour les couche-tôt ?
Ils pourront suivre le « Journal des paralympiques » tous les soirs à partir de 20 heures sur France 3, avec les temps forts de la journée, des reportages et des portraits de ces athlètes incroyables. Et puis, tous les jours à 8 heures, France 3 proposera une compilation du meilleur des compétitions qui se seront déroulées dans la nuit, dans les conditions du direct.
Qui est au micro ?
Des figures incontournables comme Patrick Montel et Laurent Luyat. Mais les plateaux seront co-animés par Sami El Gueddari, un ancien nageur paralympique qui était déjà aux manettes à Rio et qui avait eu le talent de présenter les sports para sous un jour passionnant mais avait aussi permis aux non-initiés de se familiariser avec les complexités de la pratique et d'y voir un peu plus clair dans les méandres des catégories. Il est rejoint cette année par Vincent Gauthier-Manuel, médaillé d'or en slalom géant à Sotchi, qui était porte-drapeau de l'équipe de France paralympique.
On peut également retrouver ces programmes sur le web ?
Oui, sur le site et sur l'application francetvsport.
Combien d'athlètes ont obtenu leur ticket ?
650 athlètes, venus de 45 pays. Ils seront engagés dans seulement six sports (ski alpin, de fond, biathlon, hockey sur luge, snowboard et curling fauteuil). Contre 15 pour les JO. Il n'y a pas de patinage artistique par exemple, ni de saut à ski ou de bobsleigh. Et, parmi eux, 12 Tricolores ont été sélectionnés, et 3 guides pour accompagner les sportifs non-voyants.
Cette année, qui est le porte-drapeau des para ?
C'est une jeune femme, Marie Bochet. Une sacrée championne puisqu'il y a 4 ans elle a raflé 4 médailles d'or en descente sur les 5 titres français. La France avait glané 12 médailles au total et s'était hissée au 5e rang des nations.
Vous avez quelques anecdotes sur ces Jeux ?
Oui, la première c'est que la Russie est à nouveau exclue des Jeux parce qu'elle ne remplit toujours pas les conditions en matière de contrôle anti-dopage. Le Comité paralympique international avait déjà eu le cran de prendre cette décision lors des Jeux de Rio. Le dopage est un fléau qui commence à toucher le sport paralympique parce que les enjeux sont de plus en plus importants. Ce n'avait pas été le cas chez les valides, et le Comité international olympique (CIO) n'a finalement pris cette décision que pour ces jeux d'hiver. Néanmoins, une trentaine d'athlètes para seront tout de même autorisés à participer.
Et comment ça se passe pour eux ?
Ils défileront sous une bannière neutre et, s'ils remportent une médaille d'or, c'est l'hymne paralympique qui sera joué. Le drapeau de la Russie sera interdit, même dans les tribunes.
Un autre scoop ?
Oui, géopolitique cette fois-ci. Pour la première fois dans des Jeux paralympiques d'hiver, les deux sœurs ennemies, Corée du Sud et du Nord, devraient défiler sous le même drapeau. Dans le contexte d'une tension intense, ça mérite d'être signalé.