Des soignants en psychiatrie ont appelé le gouvernement à revenir sur une circulaire interdisant aux établissements de soins de recourir à la méthode de traitement controversée du « packing », utilisée notamment pour les personnes autistes sous peine de perdre tout financement par l'Etat (article complet en lien ci-dessous). « Depuis quand un législateur ou un administrateur, un gestionnaire ou un technocrate aurait-il compétence pour décider comment soigner un enfant ou un adulte » écrit le Collectif des 39, composé notamment de psychiatres, infirmiers en psychiatrie et chercheurs, dans une lettre ouverte publiée par le Huffington Post.
Un acte de maltraitance selon l'ONU
Utilisée dans les années 1970 auprès de patients schizophrènes et depuis les années 80 auprès d'enfants autistes, le « packing » consiste en un enveloppement serré, humide et le plus souvent froid, suivi d'un échauffement avec des draps et des couvertures. Mais dès 2012, les autorités sanitaires françaises ont condamné la méthode, estimant, comme l'ONU, qu'elle pouvait être assimilée à un « acte de maltraitance ». La condamnation a suscité de vives réactions parmi les psychiatres adeptes du packing. « Le soulagement et l'apaisement qu'il procure à des patients gravement autistes ou psychotiques qui s'automutilent au péril de leur vie parfois, ne suffisent-ils pas à écarter l'accusation de maltraitance dont vous l'épinglez » écrit notamment le Collectif des 39 dans la lettre adressée à la ministre de la santé Marisol Touraine et à la secrétaire d'Etat aux personnes handicapées Ségolène Neuville.
« Laissez-nous œuvrer en paix »
Cette dernière a fait état en avril 2016 d'une circulaire précisant que la signature de contrats d'objectifs et de moyens avec les établissements médico-sociaux était « strictement subordonnée au respect d'engagements de lutte contre la maltraitance, et donc à l'absence totale de packing ». « Ce que nous lisons dans votre texte, au-delà de l'interdiction du packing, c'est la volonté de discréditer en raison de leur orientation théorique des équipes soignantes engagées depuis des années auprès d'enfants et d'adultes en grand désarroi et en grande souffrance psychique » écrit encore le Collectif qui n'hésite pas à qualifier de « gravissime » le fait de lier le financement d'une institution à l'interdiction d'une pratique thérapeutique. « Laissez-nous œuvrer en paix pour adoucir la folie et aider ceux qui errent à trouver leur voie et leur voix », ajoute le Collectif.