Jeux paralympiques : l'atelier qui répare les dégâts h 24

Parfois, aux Jeux paralympiques, le matériel lâche. En cas de casse, un atelier au sein du village des athlètes de Pyeongchang permet de réparer les dégâts. Vingt techniciens sont à pied d'œuvre jour et nuit. Un service indispensable et gratuit.

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Par Sam Reeves

Une bulle de 300 m2 à l'intérieur du village des athlètes, plus d'une vingtaine de techniciens disponibles : bienvenu à l'atelier de réparations des Jeux paralympiques 2018 de Pyeongchang (Corée du Sud), endroit très fréquenté et indispensable pour les sportifs engagés.

Un service inestimable

Avant même le début des compétitions, le rêve paralympique du skieur Mehmet Cekic, seul athlète turc en Corée du Sud, aurait pu s'envoler, alors que le pied de sa jambe gauche artificielle s'est cassé au cours d'un entraînement. Mais c'était sans compter sur l'aide des 23 techniciens de la société allemande Ottobock, l'un des six partenaires mondiaux du Comité international paralympique (IPC), spécialisée dans la fabrication et la réparation des prothèses médicales. Pour Cekic, qui a perdu sa jambe gauche dans un accident de moto il y a huit ans, le service proposé a été inestimable.

Un pied artificiel en 2 jours

L'atelier ne disposait pas d'un pied artificiel pour remplacer celui qui s'était cassé sur la prothèse spécifique pour la pratique du ski. Ils ont alors utilisé le pied de sa prothèse quotidienne sur sa prothèse sportive, pour lui permettre de participer aux Jeux. "C'est parfait pour les athlètes de pouvoir disposer d'un centre de ce genre. On en a vraiment besoin", a expliqué le sportif de 48 ans. En peu de temps, la prothèse du skieur était réparée, permettant au Turc de s'aligner et de prendre une honorable 30e place en slalom géant, catégorie debout. Le service a pu commander un nouveau pied artificiel, arrivé deux jours plus tard, et la prothèse sportive de Cekic a pu être totalement réparée pour le slalom qui se disputera le 18 mars.

Des disciplines à risque

Au total, 567 athlètes sont présents à Pyeongchang, dans des disciplines comme le hockey sur luge, où les contacts sont parfois très rugueux, ou encore en ski alpin avec la descente traumatisante pour les prothèses. "Chaque réparation est différente", explique pour l'AFP le chef du stand Ottobock et l'un des directeurs de la firme allemande, Peter Franzel. "Ce n'est pas comme changer l'huile d'une voiture, c'est vraiment très individualisé", poursuit-il. L'immense stand est ouvert de 8h à 21h, avec une ligne téléphonique d'urgence disponible 24h/24. L'équipe de techniciens basée à l'intérieur du village des athlètes prend en charge aussi bien les prothèses que les fauteuils des curleurs, les luges des hockeyeurs ou les skis spéciaux utilisés par les skieurs en catégorie assise.

8 000 pièces à dispo

La plupart des réparations se font sur plan de travail, où les techniciens bricolent sur les fauteuils ou les prothèses, pendant que les sportifs attendent à l'intérieur de la bulle que la réparation se termine. L'atelier de travail se compose d'un large éventail d'outils allant d'appareils de soudage à des broyeurs de métal, en passant par des perceuses et des machines à coudre pour les lanières en cuir et en tissu des fauteuils roulants. L'entreprise allemande, qui propose ses services depuis les Jeux paralympiques estivaux de Séoul en 1988, a fait venir près de 8 000 pièces en Corée du Sud mais peut également mettre à contribution son entrepôt à Séoul si besoin. Elle dispose également de plusieurs centres de réparation sur les différents sites de compétition.

Réparations gratuites

A Pyeongchang, les techniciens proviennent de neuf pays différents, dont l'Allemagne, les États-Unis, la Finlande, ou encore le Japon, permettant d'échanger dans la plupart des langues des athlètes. Les services de réparation proposés sont gratuits, même si les prothèses sont généralement assez coûteuses. Une prothèse spécialisée pour la pratique du ski alpin coûte environ 18 000 dollars (près de 15 000 euros). Une prothèse pour une utilisation au quotidien, contenant un microprocesseur pour les mouvements de la jambe, peut aller jusqu'à 60 000 dollars. En Corée du Sud pour les Paralympiques, l'atelier fait face à une forte demande. Sur les sept premiers jours de compétition, il a dû procéder à 340 réparations, alors qu'initialement, Ottobock s'attendait à 260 interventions. Selon Peter Franzel, 60% des réparations concernent les fauteuils roulant, l'équipement le plus fréquent pour les athlètes paralympiques.

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