A la question « Selon vous, pour vivre, quel est le montant dont doit disposer au minimum un individu par mois ? », les Français répondent en moyenne 1 490 €. A titre de comparaison, le niveau de vie médian après impôts s'élève à 1 630 € par mois en 2011.C'est bien en-deçà du montant maximal de l'AAH, soit 790.18 euros par mois pour une personne seule ! Ou jusqu'à zéro lorsque le conjoint du bénéficiaire a lui-même un revenu... C'est ce que révèlent, entre autres, le baromètre d'opinion de la DREES (outil de référence depuis 2000) réalisé par BVA et l'étude « Qualité et accessibilité des soins de santé : qu'en pensent les Français ? ».
Les inégalités ont augmenté
En 2013, marqués par la crise, les Français sont critiques. Neuf sur dix estiment que les inégalités ont plutôt augmenté au cours des cinq dernières années. Seuls sept sur dix partageaient ce constat dans les années 2000. S'ils considèrent, à 42 %, les inégalités de revenus comme les plus répandues, ils jugent les inégalités d'accès aux soins comme les moins acceptables (22% des réponses), devant les inégalités de revenus (19%) et de logement (16%). Ils se disent satisfaits de leur situation personnelle, mais près de la moitié d'entre eux craignent une situation de chômage dans les mois à venir, pour eux ou leurs proches. Ils sont aussi plus pessimistes pour les générations futures.
La santé des Français se dégrade ?
S'estimant en bonne santé, une perception stable depuis 2007, ils sont, pour la première fois, plus nombreux à penser que la santé de leurs compatriotes se dégrade. Si 68% d'entre eux s'estiment satisfaits de la qualité des soins à l'hôpital, une part croissante pense que celle-ci s'y est détériorée ces dernières années. Par ailleurs, pour six Français sur dix, la qualité des soins diffère selon les revenus et le lieu où l'on habite. La satisfaction quant à l'accès aux dentistes et aux médecins a baissé entre 2007 et 2013.
Soutien nécessaire de l'Etat
Face à ces constats, les Français continuent d'en appeler au soutien de l'État et au monopole de la Sécurité sociale. Une large majorité (64%) juge normal que la France consacre un tiers du revenu national au financement de la protection sociale. Néanmoins, les Français sont plus nombreux qu'en 2000 à considérer cette part comme excessive. Mais pour 61% d'entre eux, l'État reste l'acteur majeur de la solidarité contre une minorité à penser que ce rôle doit revenir aux familles (8%), aux associations (5%) ou aux compagnies d'assurances (2%). Une évolution notable cependant : en 2013, 60% des Français jugent que les entreprises ne doivent cotiser ni plus ni moins qu'actuellement pour la protection sociale, contre 48% en 2010. Et ils ne sont plus que 32% à penser qu'elles doivent cotiser davantage contre 45% en 2010.