"Club inclusif" : 3 000 clubs para-accueillants d'ici 2024?

"Moins de portes claquées", c'est l'enjeu du programme "Club inclusif" du Comité paralympique et sportif français. Objectif : former près de 3 000 clubs para-accueillants d'ici fin 2024. Seuls 1,5 % le sont actuellement.

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Propos recueillis par Laurie Veyrier

Former près de 3 000 clubs para-accueillants d'ici fin 2024, c'est l'objectif à travers le programme "Club inclusif" du Comité paralympique et sportif français (CPSF), explique à l'AFP son directeur général, Elie Patrigeon, à tout juste 500 jours du coup d'envoi des Jeux paralympiques 2024 le 16 avril 2023. A cette occasion, deux ministres, Amélie Oudéa-Castéra (Sports) et Geneviève Darrieussecq (Personnes handicapées), en présence de Brigitte Macron, se rendront le 17 avril dans l'après-midi au club d'athlétisme de Cergy-Pontoise (Val d'Oise) afin de promouvoir ce programme ainsi que  "les bienfaits de la pratique sportive pour les personnes en situation de handicap, et l'importance pour les clubs de s'engager dans une démarche inclusive".

Question : Quel état des lieux de la pratique sportive peut-on faire aujourd'hui ?
Elie Patrigeon : Il est complexe à réaliser, en raison d'un manque de données. On ne sait pas par exemple combien de personnes en situation de handicap pratiquent une activité sportive. Mais on sait que cette participation est marginale car il existe un certain nombre d'obstacles, comme un problème de déficit d'offres, d'encadrement. Seulement 1,5 % des clubs sportifs se recensent comme étant para-accueillants.

Q : A quoi se heurte-t-on ? Un manque de moyens, de personnes formées, de créneaux ?
EP : Un peu de tous ces éléments. Il n'y a pas forcément de refus d'accueillir. Il y a la peur de ne pas savoir faire, de ne pas en avoir la capacité, et c'est aussi cet obstacle que l'on veut lever. L'enjeu est de pouvoir orienter, à travers un travail de réseau. Avec une capacité d'orienter une personne vers une pratique qui peut l'accueillir à l'instant T. On ne demande pas au club d'athlétisme du coin d'avoir toutes les réponses, mais de faire baisser le nombre de refus et de portes claquées. Par exemple, sur l'agglomération de Niort, prendre 10 ou 12 clubs qui vont se connaître à travers ce dispositif. C'est un outil de sensibilisation. Concernant le manque de créneaux (dans les gymnases, NDLR), c'est indéniablement un des freins qui existe. C'est d'autant plus vrai dans un certain nombre de territoires comme la région parisienne, les Dom Tom et certains territoires ruraux.

Q :  En quoi les prochains Jeux paralympiques de Paris peuvent être un élément moteur à la pratique sportive ?
EP : La pratique sportive ne relève pas de l'évidence. Votre vie de personne en situation de handicap peut être confrontée à un certain nombre de difficultés donc vous ne pensez pas forcément au sport. Et on observe une autocensure à cause de la peur du rejet, du refus. Donc les Jeux montrent que le sport est possible. Une augmentation du nombre de pratiquants après 2024 ? On aimerait mais c'est tellement plurifactoriel que le déclic ne suffit pas. Il faut de la place, des équipements, des personnes formées. On vise surtout en 2024 d'avoir changé de paradigme.

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