Un message essentiel à faire passer sur le handicap ? Ingrid Bruant vous livre le sien en une minute chrono. C'est sur quelques notes de Bach que débute son podcast « Polio mon amour ». Au piano ? Sa mère qui, à 80 ans, joue comme à ses débuts... avec autant d'intensité et une petite cale en bois fabriquée par le père de cette musicienne paralysée afin de lui permettre d'accéder à la pédale. A trois ans, la poliomyélite, une maladie infectieuse plus communément appelée « polio », ne laisse aucune chance à ses jambes. A dix ans, elle se déplace encore en poussette. A défaut de pouvoir compter sur ses gambettes, elle utilisera ses mains, plus que de raison... Des heures durant. A pianoter sur son « magnifique instrument ».
Les 2 amours de sa vie
C'est en maternelle que le coup de foudre se produit. « Le piano deviendra sa passion, son point d'ancrage », explique Ingrid. Puis un second coup, avec son mari. Les greffes, les appareillages, il s'en fiche, « tout ce qu'il voit c'est une jeune fille souriante, passionnée de piano », conte sa fille dans son podcast. Il l'aide à aimer sa différence et la convainc qu'elle ne sera pas un obstacle. Voyager, fonder une famille... Elle en doutait, pourtant elle l'a fait. Six décennies plus tard, le couple joue à quatre mains, montrant que le handicap n'arrête pas la passion, ni l'amour et encore moins la vie. Un témoignage touchant qu'Ingrid partage aujourd'hui avec des étudiants en orthophonie « pour évoquer le handicap, le rapport à l'histoire des virus », mais aussi la résilience. En voici un bel exemple qui résonne en ces temps de pandémie.