Service civique, du nouveau pour les jeunes handicapés

Un service civique "universel" à partir du 1er juin 2015. Comment permettre aux jeunes handicapés, qui ne sont encore qu'une cinquantaine, de rejoindre ces rangs ? Un groupe de protection social finance les aménagements nécessaires.

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« Je suis atteint d'amyotrophie spinale infantile type 3. Cette expérience m'a appris à sortir de ma coquille, à ne pas rester dans ma zone de confort. Ma mission repose sur le lien intergénérationnel et sur le développement durable. Ma force c'est ma ténacité ». Ainsi témoigne Bienvenu, 23 ans, en service civique à Bordeaux. Il fait partir de la cinquantaine de jeunes en situation de handicap qui, en 2014, ont réalisé un service civique. Tout comme Damien, 22 ans, infirme moteur cérébral qui, en charge de la réduction de la violence à l'école et d'animations autour du vivre ensemble, a pu, à travers cette expérience, faire ressortir des qualités qu'il ne soupçonnait pas. Il y a aussi Benoit, atteint de la dysharmonie évolutive, ou Noura, handicapée moteur. Cinquante sur 30 000 ! Si peu...

Financer les aménagements

Alors, pour favoriser l'accès du plus grand nombre à cette expérience citoyenne, Malakoff-Médéric a décidé de renforcer son soutien à l'association Unis-Cité qui gère le dispositif national. Le groupe de protection sociale parraine ainsi une dizaine de jeunes en situation de handicap psychique ou moteur. Concrètement, il permet à Unis-Cité de financer les aménagements nécessaires qu'engendre le handicap de ces volontaires : recherche de missions adaptées, aménagement des horaires, achat de matériel spécifique, formation dédiée pour les accompagnateurs et les salariés concernés, temps d'échanges réguliers avec l'entourage (parents, éducateurs, association partenaire...).

Aidants plutôt qu'aidés

Le 1er juin 2015, le service civique devient universel. A cette date, tous les jeunes de 16 à 25 ans auront la possibilité de s'engager (une proposition de loi pour permettre aux jeunes handicapés d'accéder à ce dispositif jusqu'à 30 ans, émanant de la sénatrice Claire-Lise Campion est en cours, lire article en lien ci-dessous). Leur engagement a des répercussions très positives car il les place dans une situation d'aidant au service de la collectivité plutôt que dans celle d'« aidé ». En prenant ce rôle à cœur, en s'investissant, en apportant soi-même du réconfort et de l'aide à autrui, ils se sentent, valorisés, utiles et reprennent confiance en eux.

Des formations citoyennes

A temps plein et pendant 6 à 9 mois, avec leur équipe, ils sont sur le terrain pour répondre à des besoins sociétaux variés : la protection de l'environnement, l'accompagnement de personnes âgées isolées, la lutte contre l'exclusion dans les quartiers sensibles.... Tout au long de leur mission, ils bénéficient de formations citoyennes (aux premiers secours, par exemple...) ainsi que d'un accompagnement personnalisé pour les aider à construire leur projet d'avenir. De réels bénéfices sont également visibles chez les volontaires valides qui partagent le quotidien des jeunes en situation de handicap. La vie de tous s'enrichit de ces expériences communes.

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"
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