Yoola n'en finit plus de faire parler d'elle. Créée en 2009, elle est la première agence de voyages et d'événementiel à destination du public handicapé.
De Londres au Brésil
Elle leur permet, notamment, d'assister à des grands évènements internationaux, en particulier sportifs, en proposant des prestations et un accompagnement sur mesure tout au long du séjour. Elle a mené des centaines de supporters à Londres en 2012 à l'occasion des Jeux paralympiques. En 2013, 800 personnes ont pu bénéficier de ses services. Yoola poursuit sa marche en avant vers des événements toujours plus prestigieux (Coupe du Monde de la FIFA au Brésil, JO, championnats de foot et de rugby...) et vers de nouvelles destinations (sports d'hiver, New York, Australie, Seychelles)... Le tout 100% accessible ! Et quinze supporters marseillais en fauteuil roulant dans le métro de Londres, c'est un défi que Yoola relève haut la main.
Une clientèle super exigeante !
Malik Badsi est à l'origine de cette belle idée. Parce que sa maman est, elle aussi, handicapée. « Le plus dur est passé et notre clientèle a enfin pris conscience qu'elle pouvait réaliser n'importe quel rêve. Au point qu'elle en est presque devenue trop exigeante ! Tout est possible ; elle s'en tape des barrières. » Un voyage aux Philippines, c'est six mois de préparation qui ne néglige aucun détail. « Lorsqu'on voit les photos des voyageurs le premier et le dernier jour, ils n'ont plus le même visage. Le bénéfice moral et physique est réel. »
Clients et investisseurs : en confiance !
Yoola propose en effet un accompagnement sur mesure, en toute sécurité. Malik a d'ailleurs embauché un travailleur handicapé qui cerne ainsi davantage les besoins de ses clients. « Ils savent que nos équipes peuvent leur enlever n'importe quelle épine du pied, à n'importe quel moment ! » Une attention de tous les instants, qui rassure. Qui rassure aussi ceux qui ont cru en ce projet ; des business angels ont eu envie d'investir dans une entreprise avec un fort engagement social. Preuve qu'un modèle économique exclusivement centré sur le handicap peut être viable.
Du business en plus pour les hôteliers
C'est aussi une clientèle appréciable pour toute l'industrie touristique. Malik assure que certains hôteliers se privent de 15 % de chiffre d'affaires en ne proposant pas d'offre adaptée. « Nous tentons de les convaincre que c'est une clientèle qu'ils ne peuvent plus négliger. Et puis nous assurons également les négociations car, par exemple en France, les chambres « handicapés » sont souvent les plus grandes et donc les plus chères. Nous devons nous battre pour obtenir les mêmes droits et services que pour chacun. »
Des coffrets cadeaux 100 % accessibles
En 2013, l'agence innove en proposant un nouveau concept : la « Yoola box », à la manière des coffrets cadeaux qui fourmillent sur les étagères des magasins à l'approche de Noël. Mais celle-ci a une particularité, elle est spécialement conçue pour les amateurs handicapés. Des tentations dans de multiples domaines : sport, musique, bien-être, gastronomie, aventure... Toutes les activités proposées sont également accessibles aux femmes enceintes et aux personnes âgées. A l'occasion des fêtes, 5% de réduction sont accordés avec le code NOEL13* !
Prochaine étape : mondial de foot au Brésil
Yoola ne sera pas présente pour les Jeux paralympiques de Sochi, dès le 7 mars 2014. « Dans un pays a priori « handi-incompatible », la Russie, c'est une vraie galère de trouver un hôtel adapté, regrette Malik ». Le prochain grand rendez-vous sportif, c'est la coupe du Monde de football au Brésil en 2014. Déjà une belle fournée de supporters a signé pour soutenir l'équipe de France, notamment dans le cadre d'un partenariat avec la Fédération française de football. Quant au meeting d'athlétisme handisport qui aura lieu en mai 2014 au stade Charlety, à Paris, c'est à Yoola qu'a été confiée l'organisation de l'accueil des athlètes étrangers.
Les engagements de Yoola ont été récompensés, début décembre 2013, par un des Grands prix de l'innovation de la ville de Paris. Et même si Yoola signifie « petite colline » en langue aborigène, Malik a bien l'intention de gravir des montagnes...