« Pourquoi les panneaux handicapés ont comme unique symbole un fauteuil roulant ? Le handicap, ce n'est pas que ça ! » Ilena Caye n'a que 7 ans lorsqu'elle interroge ses parents, à la sortie d'un parking. « 80 % des handicaps sont invisibles », affirment-ils de concert. Une réponse qui n'est pas tombée dans « l'oreille d'une sourde ». Atteinte d'amyotrophie spinale, une maladie neuromusculaire génétique, la fillette en fauteuil roulant rêve alors de dépoussiérer cette signalisation un peu trop fade et restrictive à son goût. Deux ans et un confinement plus tard, l'idée a fait son chemin. Aidée par un père graphiste et une mère qui se charge de la communication de son projet, Ilena monte son entreprise « Ilena tech », à seulement dix ans. Exit le pictogramme blanc d'un personnage assis en fauteuil, sur fond bleu. Ilena tech propose une multitude de visuels colorés, figurant par exemple une danseuse avec une prothèse de jambe, une surfeuse amputée d'un bras ou encore un para-skieur.
Soutien du Conseil départemental de Haute-Marne
En juin 2021, la jeune fille reçoit le feu vert de différents ministères pour une expérimentation de son projet sur la voie publique. Premier terrain de jeu pour Ilena ? Sa région natale, le Grand-Est et notamment la Haute-Marne où plusieurs panneaux ont déjà fleuri un peu partout. De quoi donner des idées à d'autres municipalités ailleurs en France, qui ont déjà sollicité Ilena tech. Plusieurs partenariats ont également été signés avec de grandes entreprises privées, notamment le groupe hôtelier Accor. Si la fabrication des panneaux se fait encore de façon artisanale, la famille Caye ne fait décidemment pas les choses à moitié et souhaite engager à l'avenir une « entreprise inclusive », employant des personnes en situation de handicap.
Des street-artistes qui changent la signalétique
D'autres « street-artistes » ont tenté de se réapproprier l'espace public. C'est le cas de Fouzia, qui lançait en 2017 le projet Zellipark pour « mettre fin aux incivilités et rappeler l'importance des places réservées » en habillant les panneaux de stationnement de mosaïques colorées (article en lien ci-dessous). L'artiste MC-Solaire, alias Marie-Caroline a, quant à elle, choisi les collages pour détourner avec humour la traditionnelle signalétique (article en lien ci-dessous). Du talent pour ne pas « tomber dans le panneau » de l'indifférence…