51 kilomètres, 867 mètres de dénivelé positif, au beau milieu du Sahara marocain. Le 14 octobre 2024, dix équipes, composées d'une personne « valide » et de deux en situation de handicap, ont pris le départ de la première édition du Handi marathon des sables (MDS).
Deux Français à la manœuvre
Au même moment, 575 concurrents s'élançaient pour le troisième MDS Maroc, réputé pour être l'une des courses les plus difficiles et exigeantes au monde. La météo ne leur a pas facilité la tâche... La pluie et le vent se sont abattus sur eux pendant plusieurs heures, mettant à rude épreuve leur détermination et leur mental. Mais il en fallait plus pour décourager Pierre et Myriam Cabon, qui ont permis à ce projet inclusif de voir le jour.
Un couple d'aventuriers rescapé du Bataclan
Ce couple, rescapé du Bataclan, est friand d'aventures extrêmes. Paraplégique depuis les attentats du 13 novembre 2015, Pierre n'a pas renoncé à sa passion pour le voyage, bien au contraire. Patagonie, Chili, Tanzanie et même l'ascension du Kilimandjaro... Dans tous les lieux où l'accessibilité laisse à désirer, ils se frayent un chemin (Vidéo : voyages inaccessibles, l'humain en renfort !). En 2023, ils participent au MDS et identifient les différents enjeux que représente l'organisation d'une version « handi ». Grâce à leur retour d'expérience, « le tracé du parcours a été conçu pour être le plus fidèle au tracé initial, afin de vivre la course avec les autres concurrents, tout en tenant compte des différentes contraintes de terrain », expliquent les organisateurs. En évitant par exemple les portions de dunes où le sable est trop profond « afin de garder des objectifs de temps réalistes ».
Un travail d'équipe « exigeant »
Comme pour sa version originelle, le Handi MDS se déroule en trois étapes avec deux jours de course, un jour de pause et un jour de course. Des « check points » sont installés à fréquence régulière sur le parcours pour se rafraîchir et se reposer. Des toilettes adaptées y sont également installées. Cette course « est un travail d'équipe. Les fauteuils prêtés pour l'occasion disposent de roues avec mains courantes permettant au concurrent assis de pousser, détaillent les organisateurs. Tout est mis en œuvre pour que la course soit réalisable. » Mais le MDS reste une aventure sportive exigeante. « Pour qu'elle se déroule dans les meilleures conditions, les coéquipiers doivent avoir une condition physique qui leur permette de fournir les efforts nécessaires dans les passages les plus pentus et sableux », concluent-ils. Combien d'entre eux franchiront la ligne d'arrivée ? Pierre et Myriam Cabon finiront-ils la course en tête ? Réponse le 17 octobre 2024.
© Cyril Cointre