"Stop aux droits bafoués et aux vies entravées", "À l'école, l'inclusion pas l'illusion". Le 10 février 2025, place de la République, à Paris, sous des capes de pluie, des dizaines de manifestants en fauteuils roulants côtoyaient des associations représentant les personnes atteintes de handicaps invisibles, comme l'Unafam (handicap psychique) ou l'AFM-Téléthon, à l'occasion des 20 ans de la loi handicap de 2005.
"Cet anniversaire n'est pas une fête"
Pour rappel, la loi du 11 février 2005 "pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées" vise à faciliter l'inclusion des personnes handicapées dans la société, l'éducation, le travail. "Cet anniversaire n'est pas une fête, parce que les droits prévus par la loi ne sont pas appliqués. Nous sommes loin d'une vie quotidienne sans discrimination et sans difficultés pour accéder à l'école, à l'emploi", a déclaré Arnaud de Broca, le président du Collectif Handicaps, qui rassemble une cinquantaine d'associations. "Où est la liberté quand nous sommes entravés dans nos déplacements et qu'il faut prévoir chaque rendez-vous à l'avance ? Où est l'égalité quand on ne peut accéder aux loisirs, à l'école, à l'emploi ?", s'est indignée Pascale Ribes, présidente de APF France handicap.
Des difficultés à l'école et en emploi
À la rentrée 2024, 519 000 élèves en situation de handicap étaient scolarisés en milieu ordinaire, selon le ministère de l'Éducation nationale. Mais, pour les associations, les enseignants ne sont pas assez formés et n'utilisent pas assez de supports pédagogiques adaptés. Le taux de chômage des actifs handicapés à diminué, à 12 %, mais reste près de deux fois supérieur à celui de la population générale, a rappelé Bruno Pollez, président de Ladapt, association pour l'insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées.
Un manque d'accessibilité criant
"2 % seulement des infrastructures sportives sont accessibles", a déploré Nacer Zorgani, athlète paralympique. Par ailleurs, seule la moitié des établissements recevant du public (commerces, services publics...) sont accessibles.
"Moins de paperasse plus de droits", pouvait-on lire sur des pancartes, alors que le délai de traitement des demandes dans les Maisons départementales des personnes handicapées est de 5,7 mois en moyenne, avec de grandes disparités géographiques.
© Clotilde Costil