DERNIERE MINUTE DU 14 JANVIER 2022
La France compte, en janvier 2022, 436 Maisons sport-Santé grâce à la reconnaissance de 151 nouvelles structures au terme du 3ème appel à projet conclu fin 2021. Elles sont désormais présentes sur l'ensemble des départements métropolitains, avec en moyenne 4 à 5 établissements par départements, et la quasi-totalité des territoires et collectivités d'Outre-mer. Depuis leur lancement en 2019, elles ont accompagné 360 000 personnes malades ou éloignées de la pratique sportive qui utilisent l'activité physique à des fins de santé. Elles peuvent bénéficier de financements publics : 3,5 millions d'euros en 2021 et 4,2 millions en 2022.
ARTICLE INITIAL DU 24 MARS 2021
L'inactivité tuerait dix fois plus que les accidents de la route chaque année. Le constat est alarmant : nous sommes de plus en plus sédentaires. C'était donc une promesse du candidat Macron : développer un réseau de 500 Maisons sport-santé ainsi qu'un dispositif d'accompagnement à l'activité physique pour les personnes les plus éloignées de la pratique sportive et les patients sur prescription médicale. Sur les 288 structures déjà installées sur l'ensemble du territoire, 150 ont été labellisées en ce début d'année 2021 (liste complète dans le dossier de presse en lien ci-dessous). Un nouvel appel à projets doit être diffusé dans les semaines à venir pour atteindre l'objectif de 500 Maisons à l'horizon 2022.
Pour quel public ?
Les Maisons sport-santé ont pour but d'accueillir et d'orienter les personnes souhaitant pratiquer, développer ou reprendre une activité physique à des fins de santé, de bien-être, quel que soit leur âge. Près de 70 000 d'entre elles sont aujourd'hui accompagnées, dont 40 000 dans des parcours sport-santé individualisés. Ces maisons proposent en effet des programmes de reconditionnement par l'Activité physique adaptée (APA). Elles sont ouvertes à tous les publics mais particulièrement aux personnes :
- En bonne santé qui n'ont jamais pratiqué de sport ou n'en ont pas fait depuis longtemps ;
- Souffrant d'affections de longue durée (ALD) nécessitant une activité physique adaptée sécurisée par des professionnels formés et prescrite par un médecin ;
- Souffrant de maladies chroniques pour lesquelles l'activité est recommandée.
Par exemple, à Albi (Tarn), une Maison implantée au cœur d'un centre de réadaptation accompagne des personnes avec des situations dites « complexes » : handicap, maladies chroniques ou ALD.
Covid : situation critique
Cet objectif est devenu plus criant encore depuis le début de la crise sanitaire où les confinements successifs condamnent de nombreux Français à l'inertie. Un tiers serait ainsi resté assis plus de 7h par jour ! Rappelons que 30 minutes d'activité physique quotidiennes sont recommandées. La pratique d'un sport, même à intensité modérée, permet de prévenir les risques liés à la sédentarité mais aussi de lutter contre de nombreuses pathologies chroniques (obésité, hypertension artérielle) et ALD (cancers, maladies cardio-vasculaires, diabète…).
C'est pourquoi lors de ce troisième confinement dans 16 départements, le gouvernement a « fait le choix de laisser l'accès le plus large possible aux activités de plein air » et pérennisé les activités en intérieur pour certains publics, notamment les personnes détenant une prescription médicale et celles en situation de handicap reconnues par la MDPH ainsi que l'encadrement nécessaire à leur pratique (article en lien ci-dessous). Les programmes APA peuvent par ailleurs « aider les patients post-Covid à lutter contre les séquelles de la maladie, en particulier l'asthénie, à recouvrer leur autonomie et leur condition physique », expliquent les ministres de la Santé, Olivier Véran, et des Sports, Roxana Maracineanu, en visite dans une Maison sport-santé le 22 mars.
Les députés et l'Europe s'en mêlent
Preuve que ce débat est dans l'air du temps, trois jours auparavant, les députés ont adopté la proposition de loi LREM « Démocratiser le sport » (article en lien ci-dessous). Une mesure vise, notamment, à garantir la pratique sportive dans les établissements et services médicaux sociaux. Une autre élargit le sport sur ordonnance aux maladies chroniques alors qu'il était jusqu'ici réservé aux ALD. Elle doit maintenant passer devant le Sénat pour être adoptée.
Même son de cloche du côté de l'Europe qui défend des « modes de vie sains pour tous » (ou Healthy lifestyles for all, en anglais). Le 22 mars, 23 ministres se fendent d'une lettre ouverte pour dire d'une même voix que « le sport est un facteur indispensable de santé et de bien-être ». Rappelant qu'il est « particulièrement important, pendant les périodes de confinement, d'offrir des possibilités de pratiquer du sport et de maintenir une activité physique, parfois dans un cadre innovant », elle appelle les Etats à trouver un « juste équilibre entre la prévention de la propagation du virus et la reprise et le maintien d'activités physiques et sportives sûres ».