J- 1000 des jeux para 2024 : la barre placée très haut!

J- 1000 avant les Jeux paralympiques de Paris 2024 ! L'occasion pour Tony Estanguet, son président, de faire un point d'étape sur le 3e plus grand évènement sportif au monde et d'expliquer son impact sur le quotidien des personnes handicapées.

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Handicap.fr : Quelle est votre ambition pour les Jeux paralympiques 2024 qui, on le rappelle, constitue la 3e plus grande compétition sportive au monde ?
Tony Estanguet : Nous avons vraiment eu à cœur de les appréhender de la même façon que les Jeux olympiques, via un concept particulièrement spectaculaire. Epreuves de para tir à l'arc aux Invalides, para escrime dans le Grand palais, cécifoot au pied de la Tour Eiffel, para équitation dans les jardins du Château de Versailles... Les para-athlètes performeront dans des conditions uniques, exceptionnelles, afin de donner envie au plus grand nombre de regarder ces épreuves et, plus globalement, de s'intéresser aux paralympiques.

H.fr : D'autres enjeux majeurs ?
TE : Nous mettons également un point d'honneur à l'accessibilité universelle des Jeux de Paris 2024. A ce titre, les 45 000 bénévoles qui travailleront sur l'évènement bénéficieront d'une formation pour la prise en compte de tous les types de handicap, tandis que l'ensemble de nos sites de compétition seront accessibles à tous ainsi que les transports qui y mènent. Cela nécessite un vrai effort collectif. Le comité d'organisation seul ne peut pas être au rendez-vous de cette ambition, il a besoin de l'aide de l'Etat, des collectivités, des organismes sportifs.

H.fr : Force est de constater que, depuis Londres 2012, la visibilité et l'intérêt porté aux Jeux paralympiques se sont considérablement accentués. En quoi les Jeux de Paris seront-ils différents ?
TE : En effet, les Jeux de Londres ont impulsé une réelle dynamique et, depuis, chaque comité d'organisation essaie d'apporter sa contribution. En ce qui concerne Paris 2024, je pense qu'en trois ans nous avons fait la preuve, à maintes reprises, de notre implication en faveur de l'inclusion. Nous avons notamment mis en place le plan « Héritage et durabilité », qui vise à organiser des jeux inclusifs, fédérateurs, sobres et durables, mais aussi le label « Terre de jeux 2024 » destiné à tous les niveaux de collectivités territoriales et au mouvement sportif qui souhaitent, quels que soient leur taille et leurs moyens, s'engager dans cette aventure. D'ailleurs, 2 500 communes sont d'ores-et-déjà labellisées et relaient nos actions en matière de paralympiques. Cet été, nous avons également fait un live des Jeux pour célébrer les paralympiques de Tokyo 2020. Sans prétention, on a mis la barre assez haut sur ce sujet !

H.fr : Les prochaines villes organisatrices vont donc avoir du mal à faire aussi bien ?
TE : J'espère, oui ! L'objectif, c'est qu'elles parviennent à s'approprier ces éléments pour les enrichir et les faire progresser. Nous sommes également en train de travailler sur le choix du diffuseur des Jeux paralympiques en France, avec l'ambition d'offrir la plus grande visibilité possible via des directs gratuits aux heures de grande écoute mais aussi d'accompagner, durant les trois prochaines années, l'acculturation, la connaissance, la médiatisation des paralympiques afin de sensibiliser sur les bienfaits d'une société plus inclusive. A chaque fois que l'on aborde un sujet, un projet, on se demande comment il pourra profiter à la fois aux Jeux olympiques et paralympiques.

H.fr : Le Comité international paralympique (CIP) est donc plutôt satisfait de votre job ?
TE : Tout à fait. Chaque trimestre, nous avons une « revue de projets » avec les comités internationaux olympiques et paralympiques. Pour l'instant, ils se disent ravis du travail fourni par Paris 2024 tant en termes de délais que de qualité.

H.fr : Quel impact ces Jeux peuvent-ils avoir sur le quotidien des Franciliens en situation de handicap ?
TE : L'enjeu majeur est d'améliorer l'accessibilité de la pratique sportive et notamment de faire en sorte qu'il y ait davantage d'associations pouvant accueillir des personnes en situation de handicap. Nous avons lancé, à ce titre, un certain nombre de programmes, notamment avec la Ville de Paris, pour ouvrir des sections parasport dans les clubs. Pour ce faire, Paris 2024 et Paris cofinancent la formation d'éducateurs sportifs dédiés. Cela va ensuite se généraliser à la Seine-Saint-Denis.

H.fr : Et en matière d'accessibilité des infrastructures (transports, restaurants...) ?
TE : Outre les sites de compétitions, l'accessibilité au sein du village paralympique va également être améliorée ; il sera d'ailleurs transformé, après les Jeux, en logements totalement accessibles. Toutefois, cela reste très compliqué pour notre comité d'organisation de faire évoluer des critères qui ne reposent pas sur son propre champ d'intervention tels que les transports ou les hôtels. Même si c'est un sujet que l'on aborde régulièrement dans nos réunions. Certaines lignes de métro, comme la 14, seront rendues accessibles. On sent également la volonté, sur le métro historique de Paris, de rendre accessible les stations « stratégiques », qui se situent à la croisée de différentes lignes, afin de permettre aux personnes en situation de handicap de se déplacer plus facilement dans Paris. Ce sont des projets très coûteux et chronophages mais l'envie est là.

H.fr : Quand le nom du porteur de la flamme paralympique sera-t-il dévoilé et quelles valeurs devra-t-il (ou elle) incarner ?
TE : Nous n'en sommes pas encore à ce stade. Ce qui est certain, c'est que nous souhaitons, dès le début du parcours de la flamme olympique, mobiliser des personnes en situation de handicap afin de faire le lien avec les Jeux paralympiques, toujours avec l'ambition de rapprocher ces deux évènements. Pour rappel, c'est la première fois dans l'histoire des Jeux que les olympiques et paralympiques ont le même logo mais aussi les mêmes lieux de compétition, et encore une équipe de France unifiée. L'objectif est de toujours faire un petit mieux que dans le passé.

H.fr : Ce parti pris a-t-il fait consensus au sein du milieu sportif ou avez-vous ressenti des réticences ou des craintes ?
TE : Aucune. J'ai l'impression qu'il y a une envie collective de réussir. Mais cela reste un sacré défi à relever puisque c'est la première fois que la France accueillera les Jeux paralympiques. Evidemment, il y a des difficultés, notamment en matière de faisabilité en ce qui concerne l'accessibilité des transports par exemple, mais je ne sens aucune résistance.

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