« 120 000 personnes en situation de handicap, vivant en couple, verront leur Allocation adulte handicapé augmenter de 350 euros par mois en moyenne », assurait Emmanuel Macron lors de la Conférence nationale du handicap le 26 avril 2023 (Lire : CNH 2023 à l'Elysée : les annonces handicap de E. Macron). En réalité, ils ne sont que 52 600. Le bilan chiffré de la déconjugalisation de l'AAH, qui depuis le 1er octobre 2023 consiste à ne plus prendre en compte les revenus du conjoint dans le mode de calcul, est tombé le 25 janvier 2024... Bien moins attrayant que prévu.
15 000 nouveaux bénéficiaires
Selon le rapport de la Caisse nationale des Allocations familiales (Cnaf), sur 1,2 millions de bénéficiaires de l'AAH, 277 100 vivent en couple. 90 % d'entre eux ont opté pour la déconjugalisation, soit 250 000 personnes. 37 600, qui touchaient déjà l'AAH, sont considérées comme « gagnantes » avec une hausse de leur allocation de 312 euros par mois en moyenne. Tandis que 15 000 nouveaux bénéficiaires sont passés de 0 euros à 559 euros, en moyenne. Pour rappel, le taux plein de l'AAH s'élève à 971,37 euros par mois, depuis le 1er avril 2023. Si les ressources du conjoint ne sont plus prises en compte, les revenus de l'allocataire, comme un éventuel salaire ou une pension d'invalidité, le sont toujours, pouvant ainsi diminuer le montant de l'AAH.
« Défi réussi » pour les Caf
Les Caf, qui versent l'AAH, se félicitent d'avoir relevé ce challenge. Elles observent un « accompagnement des allocataires et une transformation réussie du système d'information de la Cnaf, pour ne plus tenir compte des ressources du conjoint, sans perturber les autres aides auxquelles les allocataires concernés avaient droit et qui restent familiarisées. Par exemple, 60 % des bénéficiaires de l'AAH touchent également les aides personnalisées au logement (APL) ». Sur le plan social, si la déconjugalisation de l'AAH constitue une avancée majeure pour les droits des personnes en situation de handicap, le nombre de gagnants est bien moins conséquent qu'annoncé, avec un écart de 67 400 personnes. 27 000 allocataires, soit 10 % de ceux vivant en couple, ont d'ailleurs décidé de conserver le mode de calcul conjugalisé.