Dans un contexte où près de 10 % de la population française se trouve dans une situation de handicap, la question de l'accessibilité des commerces s'impose comme une priorité. C'est pourquoi la loi du 11 janvier 2005 oblige à une très large mise aux normes d'ici le 1er janvier 2015 : tous les handicaps et établissements recevant du public (ERP) sont en effet concernés.
Un coût moyen de 33 000 euros
« Il faut agir sans attendre. Le report d'une telle mesure n'est pas envisageable, cela nuirait fortement à l'image du commerce. Nous incitons nos entreprises à s'engager au plus vite dans ce travail de mise aux normes » affirme Pierre-Antoine Gailly, président de la CCI Paris Ile-de-France. Certes, la mise en accessibilité implique un coût pour les commerçants. Selon l'estimation de la CCI, pour 180 000 commerces (hors grande distribution) et un coût moyen de 33 000 €, la mise aux normes représente 5 milliards d'euros, soit 8 % de la marge commerciale annuelle. Mais la perspective de capter une nouvelle clientèle est un atout majeur.
Il y a urgence !
S'appuyant sur des témoignages et expériences de terrain, la CCI Paris Ile-de-France formule plusieurs propositions afin d'inciter les commerçants à adapter leurs locaux. Il apparaît ainsi dès à présent nécessaire d'informer les commerçants sur l'urgence de la mise aux normes par le biais de réunions, états généraux départementaux sous l'égide des préfets, ou grâce à la diffusion de guides et plaquettes de bonnes pratiques. Un accompagnement s'impose en parallèle. Les CCI franciliennes doivent, dans cette perspective, être associées à la mise en œuvre des agendas d'accessibilité programmée (Ad'AP). La présence de référents dans les CCI et/ou les collectivités doit, quant à elle, être généralisée.
Une aide juridique et financière
L'aide juridique et financière des commerçants constitue un second axe clé. La CCI Paris Ile-de-France appelle à une simplification des dossiers de demande de dérogation. Concernant l'aide au financement des travaux, il est nécessaire de clarifier la répartition du coût des travaux d'accessibilité entre propriétaire et locataire ; la prise en charge des dépenses d'accessibilité par le FISAC doit, par ailleurs, être renforcée.