Un collectif regroupant les associations d'aide, d'accompagnement et de soins à domicile de la région PACA et de Corse a poussé le 10 mars 2015 à Marseille un « cri d'alarme » et évoqué son « désarroi et (sa) colère ».
Trop de disparités tarifaires
Évoquant un « regroupement historique » dans un secteur « qui n'a pas pour culture de se mobiliser ni de réclamer », le porte-parole du collectif, Frédéric Dutoit a mis en garde : « Actuellement, nous ne sommes plus en mesure de répondre aux besoins des personnes dépendantes et fragiles dont nous avons la charge ». En cause, le différentiel entre les aides versées par les départements, variant en Paca entre 17 et 20,10 euros par heure selon le collectif, et le coût réel des services, autour de 22 euros de l'heure en moyenne. « La disparité tarifaire d'un département à l'autre est injustifiée. Ce sont toujours les personnes bénéficiaires de ces prestations, les personnes âgées et handicapées, et nos salariés, qui en paient les conséquences », a ajouté M. Dutoit, ex-député PCF, conseiller municipal à Marseille et directeur général d'une association spécialisée dans l'aide et le maintien à domicile.
Une journée blanche le 13 mars
« Certaines personnes sont de plus en plus en difficulté parce que le reste à charge leur devient de plus en plus insupportable », a renchéri au cours d'une conférence de presse Jean-Marc de Jésus, porte-parole du collectif pour les Alpes-Maritimes. « Nous n'avons plus les moyens d'offrir aux personnes dépendantes et fragiles les services dont elles ont besoin et dont nous aurons tous besoin un jour », a encore dénoncé M. Dutoit, évoquant « la colère et le désarroi de l'ensemble des structures ». Le collectif, qui a appelé à un rassemblement devant la préfecture de région à Marseille et une « journée blanche » vendredi 13 mars, a par ailleurs interpellé sur le sujet tous les candidats aux départementales avant les élections des 22 et 29 mars.
Un système à bout de souffle ?
Le 7 mars déjà, l'Union nationale de l'aide, des soins et des services à domicile (UNA) avait organisé des rassemblements dans 17 villes de France (lire article en lien) pour demander au gouvernement un nouveau « fonds d'urgence » pour 2015 face au manque de financement du secteur. En décembre 2014, le gouvernement a annoncé le déblocage de 25 millions d'euros pour revaloriser les salaires des aides à domicile. Dans un rapport publié en juillet (lire article en lien), deux sénateurs avaient fait état d'un « système à bout de souffle à réformer d'urgence ».