Aides sociales handicap : une hausse de 260 % en 20 ans

Un rapport paru le 9 octobre 2024 met en évidence la hausse considérable des aides sociales pour les personnes âgées et en situation de handicap depuis 2002. Mais, concrètement, quel est son impact sur leur niveau de vie ?

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Zoom sur la main d’un homme qui dessine une flèche sur un tableau transparent.

Les aides sociales à destination des personnes âgées et handicapées en hausse de 260 % entre 2002 et 2022. C'est la conclusion du dernier panorama de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), publié le 9 octobre 2024, reprenant toutes les données statistiques en lien avec le sujet connues durant cette période.

Médico-social : une hausse des aides à l'accueil

Alors, comment expliquer une telle augmentation ? Dans un premier temps, il convient de rappeler que la majorité des aides sociales sont financées par les départements ; leur montant relève donc des politiques locales. C'est notamment le cas des aides liées à l'offre médico-sociale française. « Une partie de cette hausse peut être expliquée par l'augmentation des aides à l'accueil, étant donné que l'offre en établissements médico-sociaux s'est beaucoup développée depuis 2002 », développe la DREES.

La création de nouvelles aides

Ensuite, il faut s'intéresser au contexte législatif : en 2005, trois ans après le début de la période analysée par la DREES, est promulguée la « loi handicap ». Et, avec elle, toujours financée par les départements, est créée la Prestation de compensation du handicap (PCH), grâce à laquelle « la prise en compte des conséquences du handicap a été élargie », expliquent les rédacteurs du document. Une tendance qui se confirme d'ailleurs, puisque la PCH a été élargie aux personnes présentant un handicap psychique, mental, cognitif ou des troubles du neurodéveloppement en 2023 (PCH handicap psychique : en vigueur le 1er janvier 2023). Certaines aides nationales, comme l'Allocation aux adultes handicapés (AAH), ont, elles aussi vu leurs critères d'éligibilité s'élargir progressivement, et ce même avant sa déconjugalisation en 2023.

En outre, le coût moyen des prestations a augmenté de 5,6 % depuis 2002, ce qui impacte les budgets alloués.

D'importantes disparités départementales

Mais, concrètement, quel impact cette augmentation a-t-elle eu sur le niveau de vie des personnes en situation de handicap ? Cela dépend notamment du lieu de vie. En effet, les aides mentionnées relevant principalement des départements, les « disparités sont marquées » selon le lieu de résidence de la personne. Plusieurs raisons à cela : dans des départements peu peuplés, le nombre de bénéficiaires est automatiquement moins élevé. Autres explications : des politiques handicap moins « fortes », des différences en termes de reconnaissance du handicap, des places en établissements moins nombreuses…

Des aides sociales insuffisantes dans certaines régions

À titre d'exemple, en région parisienne, malgré un budget annuel alloué aux aides sociales particulièrement élevé par rapport à d'autres zones, le taux de bénéficiaires figure parmi les plus bas de France. Autre fait marquant : le coût de la vie est particulièrement élevé dans les zones les plus touchées par cette problématique (région parisienne et Côte d'Azur). À taux d'incapacité égal, les habitants de ces territoires semblent donc défavorisés par rapport à ceux d'autres régions comme la Bretagne.

Un niveau de vie toujours trop bas

Ainsi, malgré l'augmentation certaine des budgets handicaps départementaux, l'impact sur le niveau de vie des personnes n'est pas toujours conséquent. Confrontées à des prix de plus en plus élevés et des difficultés d'employabilité, d'autonomie et de santé, plus d'un quart des personnes vivent sous le seuil de pauvreté (contre 14 % dans la population générale). Résultat : un tiers des Français se trouvent en « situation de privation matérielle et sociale », la moitié « ne peut pas faire face à une dépense non prévue de 1 000 euros » et un tiers n'a pas accès à une « activité de loisir régulière pour raisons financières ».

© Stocklib  Artur Szczybylo

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