Depuis cinq ans, avec la parution de la loi « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel » (intégrant la réforme de l'OETH) en 2018, le développement de la formation en apprentissage fait partie des priorités du gouvernement. Un mode de formation particulièrement adapté aux personnes en situation de handicap, pour lesquelles l'accès aux études supérieures est souvent compliqué. Du 19 octobre au 1er décembre 2024, il lance une nouvelle campagne de communication et d'actions après avoir constaté que « tous les jeunes entrés en organisme de formation [à la rentrée] n'ont pas encore trouvé leur entreprise ».
Qu'est-ce que l'apprentissage ?
Pour rappel, ce mode de formation est destiné aux jeunes de 16 à 29 ans, sauf pour ceux qui vivent avec un handicap, qui ne bénéficient d'aucune limite d'âge. En outre, il alterne des cours théoriques en centre de formation et l'apprentissage du métier, sur le terrain, en entreprise. Le tout en bénéficiant d'une prise en charge intégrale des frais de formation et d'un salaire.
Un appui renforcé aux candidats
Dans le cadre de cette campagne, le gouvernement propose des dispositifs dédiés à la mise en relation des apprentis et des employeurs, comme les cellules régionales interministérielles d'accompagnement vers l'apprentissage. Elles réunissent « tous les acteurs [régionaux] de l'écosystème en matière d'apprentissage » et fournissent « un appui renforcé aux candidats » dans leur recherche de contrat.
Une campagne qui s'adresse aussi aux entreprises
La campagne s'adresse aussi et surtout aux entreprises : l'apprentissage permet de sécuriser le recrutement de jeunes dynamiques, compétents, aux profils variés et dans tous les secteurs. Articulée autour de spots publicitaires, de mails et d'événements en ligne, elle a débuté le 22 octobre 2024 avec une journée de mobilisation des employeurs. Au programme : des témoignages et des tables rondes avec des entreprises engagées et des anciens apprentis. « Offrir un apprentissage, c'est contribuer à donner une place à chacun dans le monde du travail et dans notre société », rappelle Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail et de l'Emploi, et notamment aux personnes handicapées.
Des règles adaptées aux personnes handicapées
Si elles bénéficient d'une Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) ou d'un titre équivalent, elles ont droit à un contrat d'apprentissage aménagé selon leurs besoins, avec des « règles adaptées pour favoriser de meilleures conditions de formation » (durée de formation et de contrat, temps de travail, limite d'âge...). De plus, les Centres de formation des apprentis (CFA), à la fois organismes de formation et médiateurs avec l'employeur, ont l'obligation d'évaluer les besoins de l'apprenti en situation de handicap en début de formation pour adapter et sécuriser son parcours.
Employabilité renforcée
Il s'agit surtout d'un atout précieux sur le CV, qui compense les difficultés de recrutement induites par la jeunesse – et donc l'inexpérience aux yeux de certains recruteurs – et le handicap, dont le taux de chômage s'élève à 12 % (Handicap: 12 %, un taux de chômage au plus bas depuis 8 ans). En effet, 92 % des employeurs accueillant des apprentis leur proposent un contrat de travail une fois leur formation terminée. Et, dans le cas contraire, ils sortent avec une expérience professionnelle solide à valoriser.
Encore trop peu d'apprentis handicapés
Des bénéfices sur lesquels le gouvernement met l'accent. La ministre du Travail et de l'Emploi affirme d'ailleurs vouloir poursuivre sur cette lancée. Même si « les apprentis en situation de handicap ne représentent que 2 % des contrats signés en 2023 », regrette-t-elle, alors que les personnes en situation de handicap représentent 3,5 % de l'ensemble des salariés.
Ces chiffres indiquent la voie à suivre pour les prochaines années : valoriser le recrutement de ce public auprès des employeurs d'une part, et encourager ces jeunes à se lancer dans une formation, à l'heure où les études supérieures sont encore jugées incompatibles avec le handicap.
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