C'est une œuvre monumentale qui a été inaugurée le 12 mai 2021 dans le Parc des Etangs d'Anderlecht, une ville de la banlieue de Bruxelles, celle-là même qui a érigé une statue pour… Jean-Claude Van Damme ! Avec pas moins de 4 mètres de haut, elle figure le pictogramme international du handicap, une personne en fauteuil roulant stylisée. Ce serait une « première mondiale », selon ses concepteurs. Son nom ? Le « double miracle », parce qu'un chaisard qui marche -les créateurs lui ont rajouté des pieds- est un miracle, mais un chaisard qui marche sur l'eau, c'est un double miracle. L'emplacement actuel n'est en effet que temporaire « et l'œuvre prendra toute sa force quand elle marchera véritablement... sur l'eau ! », explique le bourgmestre (maire) de la ville.
Une commune, une sculpture
Elle a été imaginée par Bénédicte Gastout, graphiste et peintre, et Cléon Angelo, président de l'association Autonomia, qui souhaite ainsi, avec le concours de la municipalité, « donner une place 'valide' aux personnes en situation de handicap dans la société ». Cette sculpture s'inscrit dans la continuité de son projet Chais'Art, qui vise à démystifier le handicap en détournant ce logo de l'accessibilité sur le ton de l'humour. Elle a donc lancé un tout nouveau concept, qu'elle veut « pérenne et solide » en faveur de l'art inclusif en milieu urbain : « Une commune, une sculpture ». « Une idée artistique qui crée du sens entre tous les citoyens », selon Cléon Angelo. L'œuvre d'Anderlecht ne serait donc que la première d'une longue série en Belgique et pourquoi pas ailleurs… Une campagne de financement participatif est d'ailleurs en cours, notamment pour une statue à Bruxelles.
Et en France ?
En France, en avril 2021, un trompe-l'œil choc a été installé sur certains escaliers de Paris, Lyon, Brest et Marseille pour (dé)montrer à tous l'inaccessibilité de l'espace public, dans le cadre d'une campagne de sensibilisation (article en lien ci-dessous). Quant à Handicap International, elle avait installé des prothèses factices sur plusieurs statues de Paris en mars 2018 afin de sensibiliser le public à l'utilisation de l'impression 3D pour l'appareillage de patients dans les pays du Sud. Une autre façon, artistique, d'interpeller les badauds… mais qui n'était qu'éphémère.
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