Le gouvernement pourrait se montrer "plus coercitif" pour obliger les chaînes de télévision à faire davantage de place aux personnes handicapées, si elles ne progressent pas elles-mêmes sur ce plan d'ici à un an, a menacé le 2 octobre 2020 la secrétaire d'Etat chargée du Handicap, Sophie Cluzel.
0,7 % visibles à l'écran
Bien que les principaux médias audiovisuels aient signé en décembre dernier une charte élaborée par le CSA pour rendre la question du handicap plus visible sur leurs antennes (article en lien ci-dessous), "on n'avance pas" sur ce sujet, a déploré Mme Cluzel sur Europe 1. La part des personnes handicapées à la télévision plafonne à 0,7%, alors qu'elles représentent près de 20% de la population générale, a pointé dans son baromètre annuel rendu public le 29 septembre le Conseil supérieur de l'audiovisuel (article en lien ci-dessous). "Ça ne progresse pas du tout, ça fait quatre ans que ça stagne. A chaque fois on s'indigne et pourtant ça n'avance pas", a déploré Mme Cluzel.
Une part non négociable
"Si le baromètre n'a pas bougé à la prochaine édition, nous aurons une part non négociable" de personnes handicapées à l'antenne, imposée par les pouvoirs publics, a ajouté la secrétaire d'État. "On a une année pour travailler, pour changer la donne, car sinon il faudra être un peu plus coercitif, certainement", a poursuivi Mme Cluzel, précisant ne pas souhaiter employer le mot "quota", à la "connotation pas positive" selon elle. Le gouvernement est prêt à "concerter" et à "aider" les chaînes à "améliorer la représentation des personnes, non pas en tant qu'handicapées, mais en tant qu'expertes de leur sujet", a poursuivi la secrétaire d'État.
Pour les médias, le handicap est une "force", "ça fait de l'audience", a-t-elle affirmé, citant les exemples du téléfilm Apprendre à t'aimer, récemment diffusé sur M6, qui retrace la manière dont un couple vit l'arrivée de sa petite fille trisomique, ou les films à succès Intouchables ou Hors normes.