Durant le confinement, de nombreux médecins ont tiré le signal d'alarme ; alors que tous les regards étaient rivés sur le Covid-19, la prise en charge de certains patients souffrant, notamment, de maladies chroniques, a été négligée mettant « la continuité des soins en danger ». En région PACA, « les consultations ont baissé de moitié, voire plus ! », affirmaient des médecins fin avril tandis que l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) lançait un SOS sur « l'effondrement de l'activité médicale hors Covid » (article en lien ci-dessous). Alors que le déconfinement est largement entamé, cette problématique semble toujours d'actualité. A ce titre, un collectif associatif (diabète, hypertension artérielle, obésité, maladies cardiaques…) lance une campagne de communication nationale le 11 juin 2020 via le hashtag #revoirsonmedecin. L'occasion de révéler les résultats d'une enquête menée auprès de personnes touchées par une maladie chronique.
46 euros remboursés
De son côté, le ministère de la Santé, qui a pris la mesure du problème, a prévu des mesures particulières à l'égard des personnes à risques, même si, comme l'ont rappelé le Président de la République et le Premier ministre, « rien ne leur est imposé ». Ainsi, le 29 mai, le ministère de la Santé annonce le lancement de la consultation médicale « bilan et vigilance » pour les personnes à risque de forme grave de Covid-19. Un décret publié le jour-même prévoit la création d'une consultation médicale spécifique pour « assurer le rétablissement de la continuité des soins de ces patients et les aider à vivre au mieux la phase de déconfinement », selon le communiqué. Dite « complexe », cette consultation est cotée 46 euros pour le médecin qui la réalise ; elle est intégralement prise en charge par l'Assurance maladie.
Pour qui, pour quoi ?
Elle sera proposée par les médecins traitants aux patients à risques ou ceux souffrant d'une affection de longue durée qui n'ont pas pu être suivis en consultation pendant la durée du confinement. Elle a deux objectifs : évaluer les impacts du confinement sur la santé de ces patients et s'assurer de la continuité des soins mais aussi conseiller les personnes, en fonction de leurs fragilités et pathologies, sur les mesures de protection à adopter dans le cadre du déconfinement. Suffisant pour faire face à ce que certains considèrent comme une « véritable bombe à retardement » ?