Environ 1 patient bipolaire sur 2 ne suivrait pas ses prescriptions médicales avec régularité. Pour quelle raison ? C'est ce qu'a tenté de savoir une étude de la Fondation FondaMental parue dans le Journal of Affective Disorders, conduite durant deux ans auprès de plus de 1 600 patients suivis dans ses 12 Centres experts troubles bipolaires (CETB).
Une non observance liée à la dépression
Elle observe que plus les symptômes dépressifs sont importants, moins bonne est l'observance, c'est-à-dire le respect des prescriptions médicales. En effet, la dépression est associée à des troubles cognitifs tels que des déficits d'attention ou de mémoire qui ont un impact sur la capacité des patients à poursuivre leur traitement. À l'inverse, plus les symptômes dépressifs sont faibles, meilleure est l'observance. Une bonne tolérance aux médicaments psychotropes, de faibles symptômes dépressifs, l'absence des troubles alimentaires associés et des médicaments antiépileptiques participent de manière générale à un meilleur pronostic d'observance.
Des conséquences graves
La « non observance » peut avoir des « conséquences cliniques graves », selon FondaMental, telles que les risques de rechute, de récidive ou de suicide. Comprendre ces mécanismes, « hétérogènes et complexes » pourrait permettre, à terme, « de mieux détecter les patients les plus vulnérables et de leur proposer des prises en charge spécifiques pour améliorer le suivi des traitements », explique la fondation. « Pour la majorité des patients inclus dans cette étude, l'observance s'est améliorée » ajoute Julia-Lou Consoloni, psychologue à l'Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille et membre du réseau des CETB. D'autres études sont néanmoins nécessaires afin d'explorer davantage le rôle des symptômes dépressifs sur l'évolution de l'observance et étudier l'effet des interventions psychosociales…