Une grande campagne de sensibilisation nationale sur le handicap, c'était l'une des promesses d'Emmanuel Macron lors de la Conférence nationale du handicap de février 2020. Une date a été dévoilée par Jean Castex à l'occasion du Comité interministériel du handicap le 5 juillet 2021 (articles en lien ci-dessous). Ce sera mi-octobre 2021 ! Son objectif est, selon le gouvernement, « d'accélérer l'évolution du changement de regard de la société sur le handicap et de lever les préjugés, corollaire indispensable des chantiers de transformation engagés depuis 2017 ».
4 millions d'euros
Elle sera déclinée à la télé, dans les cinémas… pour un budget de 4 millions d'euros. « Il n'y a pas eu de grande campagne nationale sur ce thème depuis quinze ans, la dernière portant sur l'accessibilité », explique le secrétariat d'Etat au Handicap. En avril 2016, une campagne de sensibilisation sur l'autisme avait néanmoins été menée (article en lien ci-dessous). « Le handicap ne circule pas encore suffisamment dans la cité, soit par un manque d'accessibilité pour les personnes, soit car il y a énormément de préjugés et de méconnaissance autour », a expliqué Sophie Cluzel. Au même moment, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) dévoile qu'en 2020 la « représentation du handicap reste très marginale à la télévision », sans évolution d'année en année, même s'il constate des « efforts des chaînes pour redresser la barre » (article en lien ci-dessous).
Une demande de l'Onu
Cette demande de campagne d'envergure était formulée par certaines associations depuis des années à l'instar de l'APHPP (Association pour la prise en compte du handicap dans les politiques publiques et privées) qui espère qu'elle sera « réellement massive », dans les medias mais aussi les écoles et entreprises, en « collaboration avec les acteurs associatifs ». Matthieu Annereau, son président, compte « engager la révolution culturelle française et casser la spirale infernale de la discrimination en lien avec le handicap », premier motif en France selon le Défenseur des droits. Arnaud de Broca, président du Collectif handicaps, juge à son tour cette sensibilisation « nécessaire », même si « cela ne reste que de la communication ». Il se montre néanmoins plus circonspect sur son impact réel : « Il ne faut pas en attendre non plus un changement de la société, et une telle communication ne peut fonctionner que si elle est récurrente. Elle ne remplace évidemment pas la nécessaire formation des enseignants par exemple ». L'interrogation du Collectif porte surtout sur le message véhiculé « qui met beaucoup l'accent sur les handicaps visibles et oublie ceux invisibles » qui, rappelons-le, représentent 80 % des handicaps.
Cette requête émanait également de l'Onu, qui va d'ailleurs auditionner la France du 18 au 23 août 2021. Une délégation gouvernementale se rendra à Genève pour présenter sa politique du handicap dans le cadre du suivi de la mise en œuvre de la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées.