C'est la fin du certificat médical de non-contre-indication pour inscrire son enfant au foot, à la natation ou au tennis. Il est remplacé par un simple questionnaire rempli par les parents. Cela vaut pour l'obtention ou le renouvellement d'une licence dans une fédération sportive ou pour l'inscription à une compétition sportive. Ce questionnaire (en lien ci-dessous) comprend tout d'abord 22 questions destinées à l'enfant : te sens-tu fatigué, manges-tu moins, pleures-tu souvent, ton cœur bat-il vite ou encore penses-tu avoir besoin de voir ton médecin pour continuer le sport ? Seules trois sont posées aux parents, l'une portant, notamment, sur les maladies familiales. « Si tu as répondu OUI à une ou plusieurs questions, tu dois consulter un médecin pour qu'il t'examine », conclut le questionnaire. Dans ce cas, le certificat reste donc obligatoire, ainsi que pour les disciplines dites à « contraintes particulières », par exemple l'alpinisme, le rugby, les sports de combat, le parachutisme (liste complète en fin d'article*)…
Une simplification attendue…
« Déterminante pour la santé et le bien-être des Français et en particulier des enfants, la pratique d'une activité sportive est essentielle pour lutter contre les effets dévastateurs de la sédentarité », a déclaré Roxana Maracineanu, ministre des Sports qui s'emploie, via cette simplification, « à lever tous les freins à une pratique sportive régulière », d'autant plus « indispensable » avec la crise sanitaire actuelle. Cette mesure s'inscrit dans le cadre de la loi d'accélération et de simplification de l'action publique du 7 décembre 2020 mais il aura fallu attendre la parution du décret (n° 2021-564) publié au Journal officiel le 8 mai 2021 pour qu'elle entre en vigueur. Selon la ministre, elle va également permettre de « simplifier la gestion administrative des clubs sportifs, souvent assurée par des bénévoles et de libérer du temps médical ».
… mais redoutée par certains
Cet assouplissement pourrait-il néanmoins risquer de négliger le suivi médical nécessaire des mineurs, certains parents étant tentés de cocher non à toutes les cases pour s'éviter une visite médicale ? « On met en danger la santé de nos enfants», redoute sur franceinfo Véronique Lebar, médecin du sport et présidente de l'association Comité éthique et sport. Selon elle, le médecin « détecte parfois des pathologies graves, parfois mineures ». Constat partagé par Fabrice Ferrand, adjoint aux Sports et vie associative à Fontaine, en Isère. « Pour certains, c'était la seule fois où ils allaient chez les médecins. Deux de mes élèves ont découvert des pathologies suite à cette visite de non-contre-indication», explique-t-il dans Le Figaro. La ministre des sports répond à ces inquiétudes en rappelant que « l'Assurance maladie a renforcé le nombre de consultations prises en charge jusqu'à 18 ans ».
* Alpinisme, plongée subaquatique, spéléologie, disciplines sportives pratiquées en compétition, pour lesquelles le combat peut prendre fin par K-O, disciplines sportives comportant l'utilisation d'armes à feu ou à air comprimé, disciplines sportives pratiquées en compétition, comportant l'utilisation de véhicules terrestres à moteur, à l'exception du modélisme automobile radioguidé, disciplines sportives aéronautiques pratiquées en compétition, à l'exception de l'aéromodélisme, parachutisme, rugby à XV, rugby à XIII et rugby à VII.