Alors que les débats autour de la création d'un "cinquième risque" de la Sécu se sont focalisés autour des maisons de retraite et des besoins des personnes âgées, les personnes handicapées "ne veulent pas être laissées au bord du chemin", a déclaré à l'AFP le président de l'association APF France handicap, Alain Rochon.
Compenser le handicap
Le principe de la création d'une "cinquième branche" dédiée au risque de perte d'autonomie a été acté dans un projet de loi en cours d'examen au Parlement. Le gouvernement a annoncé une concertation sur ce sujet, dont les conclusions doivent lui être rendues mi-septembre. Pour l'APF, "ce débat sur l'autonomie ne peut se réduire à une approche par le 'grand âge'". Le nouveau dispositif doit garantir "un droit universel et intégral à la compensation des conséquences d'un handicap, d'une maladie, d'une perte d'autonomie liée à l'avancée en âge", et ce "sans barrières d'âge".
Stop aux différences de traitement
Depuis des années, les associations qui défendent les personnes handicapées dénoncent la différence de traitement administratif entre personnes âgées d'un côté, personnes handicapées de l'autre. Si le handicap ou la maladie invalidante a fait l'objet d'un diagnostic avant 60 ans, la personne est considérée comme en situation de handicap et peut prétendre à certaines aides spécifiques. Après 60 ans, elle est considérée comme un senior en perte d'autonomie, et les aides sont souvent moins généreuses. "Les prestations compensatoires doivent être les mêmes pour tout le monde, et il doit y avoir un alignement vers le haut, pour que tout le monde y gagne", a expliqué à l'AFP M. Rochon.
Zéro reste à charge
La cinquième branche doit voir son financement "garanti à 100 % par la solidarité nationale, avec des ressources nouvelles", insiste l'association. "Nous sommes très opposés à ce que les assurances prennent en charge ce risque. Le risque de perte d'autonomie peut s'assurer mais, pour nous, personnes handicapées, c'est plus compliqué", a fait valoir M. Rochon. Selon l'association, ce principe du "zéro reste à charge" suppose qu'aucune condition de ressources ne puisse être exigée, ni aucun recours sur succession, comme c'est le cas aujourd'hui pour les personnes âgées qui demandent à bénéficier d'aides sociales pour payer leur séjour en maison de retraite.