La République démocratique du Congo "ne doit plus être la capitale mondiale du viol", a affirmé Denise Nyakero Tshisekedi, l'épouse du président congolais Félix Tshisekedi qui s'est, lui, engagé pour l'inclusion des personnes handicapées. Ce dernier a salué "la citoyenneté" de celles-ci dans un message télévisé diffusé dans la nuit du 3 décembre 2019, à l'occasion de la journée mondiale des personnes handicapées. Il a estimé que la création d'un ministère délégué en charge de ce public est "un pas" vers "l'égalité des chances".
Bannir les violences sexuelles
"La honte doit être bannie, le crime puni et la justice doit être rétablie", a déclaré, de son côté, la première dame, le 3 décembre, soir à Kinshasa lors d'une cérémonie contre les violences sexuelles organisée par les Nations unies. Mme Tshisekedi a été désignée "championne de la prévention de la violence sexuelle liée aux conflits" par la représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies sur ce sujet, Pramila Patten. "La RDC a parcouru un long chemin", a déclaré Mme Patten le 30 novembre 2019 à Bukavu, dans le Sud-Kivu agité depuis 25 ans par des conflits et des groupes armés qui menacent les civils.
600 violations des droits de l'Homme
A Bukavu, un milicien a été condamné mi-novembre à la perpétuité pour des viols et meurtres commis en 2018. "Malheureusement, les violences sexuelles sont toujours une douloureuse réalité du conflit", a-t-elle ajouté. "Nous avons constaté qu'en 2019 il y a une augmentation dans les cas vérifiés par les Nations unies. Et donc nous avons du travail". En octobre 2019, les Nations unies ont "documenté 600 violations des droits de l'Homme sur tout le territoire de la RDC, soit une augmentation de 19 % par rapport au mois de septembre". Les agents de l'Etat sont responsables de "55% des violations", ajoute le bureau des droits de l'Homme de l'ONU. Parmi ces violations rapportées en octobre, il y a eu "55 femmes et 24 enfants victimes de violences sexuelles", ajoute l'ONU.
Pour rappel, Bukavu abrite la clinique de Panzi du gynécologue congolais Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018 pour ses interventions -médicales et juridiques- aux côtés des femmes et des fillettes violées.