Le nombre d'enfants vaccinés dans le monde a baissé de façon alarmante en raison de la pandémie, ont mis en garde le 15 juillet 2020 deux agences de l'ONU. Avant l'apparition du coronavirus fin 2019, le taux de vaccination DTP3 (diphtérie, tétanos et coqueluche) et rougeole stagnait déjà à 85 %, avec 14 millions d'enfants non vaccinés par an, essentiellement en Afrique, rappellent l'OMS (Organisation mondiale de la Santé) et l'Unicef (Fonds des Nations unies pour l'enfance). En cause notamment, en France, des groupes « anti-vaccins » convaincus d'un lien entre vaccination et autisme (article en lien ci-dessous).
Nécessité d'une politique d'immunisation
La pandémie a eu des répercussions sur les campagnes de vaccination dans les trois quarts de 82 pays, selon une étude en ligne réalisée en juin par ces deux agences et l'Alliance pour le vaccin (Gavi). Le rapport s'inquiète notamment de la baisse de vaccination DTP3 sur les quatre premiers mois de l'année, en raison notamment des difficultés de transport, des restrictions entraînées par la pandémie ou de la peur de la contamination. Au moins une trentaine de campagnes de vaccination contre la rougeole sont menacées à travers le monde, pointent également les agences. « Les vaccins sont l'un des outils les plus puissants de l'histoire de la santé, et plus d'enfants que jamais sont désormais immunisés », a rappelé dans le communiqué le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Mais la pandémie menace ces progrès », a-t-il souligné, en appelant les pays à assurer la poursuite de leur politique d'immunisation.
Un « défi inquiétant »
« Le Covid-19 a transformé ce qui était autrefois la vaccination de routine en un défi inquiétant », a déclaré pour sa part la directrice exécutive de l'Unicef Henrietta Fore. « Nous devons reprendre les programmes de vaccination de façon urgente avant que la vie d'enfants ne soit menacée par d'autres maladies. Nous ne pouvons pas échanger une crise sanitaire contre une autre », a-t-elle dit.