« C'est une première en Europe ! », affirme le CHU de Toulouse. Un cabinet dentaire entièrement adapté aux personnes handicapées. A l'origine de cette initiative, un constat : en odontologie, les postes de soin ne sont pas accessibles aux étudiants handicapés, a fortiori lorsqu'ils sont en fauteuil roulant. Pour conjurer le sort, l'université Toulouse III – Paul Sabatier et le Centre hospitalier de la ville ont décidé d'adapter leurs locaux. Le premier à en profiter ? Charles-Adrien Godet, un étudiant paraplégique.
Toujours croire en ses rêves
2013. Cette date, il ne l'oubliera jamais. Un accident le prive de l'usage de ses membres. Le verdict tombe : tétraplégie, avec récupération des bras. Mais le jeune homme ne se laisse pas abattre. « Je gardais en tête mon désir de devenir chirurgien-dentiste un jour », se souvient-il. A force de persévérance, il obtient, quelques années plus tard, le concours PACES (première année commune aux études de santé). « J'ai commencé mon cursus en m'adaptant lorsque mon handicap était source de gêne », ajoute-t-il. Il bénéficie pour cela d'aménagements mis en place par la mission handicap.
Des établissements mobilisés
Un cabinet sur-mesure, ça coûte cher ! Alors, pour une accessibilité optimale, plusieurs établissements ont posé leur pierre à l'édifice. L'aménagement des locaux a été financé par le pôle Clinique des voies respiratoires du CHU de Toulouse. La faculté de chirurgie dentaire et la convention Atouts pour tous ont, quant à eux, financé un fauteuil de travail adapté avec commandes manuelles. Grâce à cette mobilisation, Charles peut achever ses études. Il est actuellement en 4ème année et externe au sein du service d'odontologie du CHU de Toulouse. « Pour me permettre d'exercer dans les meilleures conditions et recevoir, comme il se doit, les patients, y compris en fauteuil roulant, un box et un fauteuil dentaire adapté ont été mis en place sous la supervision de mon chef de service », explique Charles-Adrien Godet.
Des freins encore nombreux
Une fois la formation du jeune homme achevée, l'espace sera consacré à la prise en charge de patients à mobilité réduite avec, pour ceux en brancard et en fauteuil, une salle d'attente dédiée. Le fauteuil sera également utilisé par d'autres spécialistes dans le cadre de leur activité. Une initiative qui redonne un peu d'espoir aux 500 000 personnes handicapées qui n'ont pas accès aux soins bucco-dentaires (article en lien ci-dessous). Des cabinets non adaptés, des prestations hors de prix, des soignants peu mobilisés… Les freins sont, en effet, encore nombreux.
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