Avant tout, Magali Saby est une danseuse. Elle est également chorégraphe, comédienne et accessoirement handicapée. Gare à celui qui inverserait l'ordre ! Née prématurément avec une paralysie cérébrale et privée de l'usage de ses jambes, elle n'a eu d'autre choix que de s'adapter. Cette artiste engagée réussit alors un coup de maître : faire de sa passion son métier et de son fauteuil roulant la pièce maîtresse de ses spectacles. En 2017, elle crée la compagnie Dé(s)équilibres pour améliorer la reconnaissance professionnelle des artistes en situation de handicap en France. Une troupe survoltée qui performe pour éveiller les consciences !
Amour de jeunesse
C'est à l'âge de huit ans que Magali découvre son amour pour la danse et le théâtre. Les aléas de la vie faisant, ce n'est que 20 ans plus tard qu'elle en fera son métier. Depuis, elle sillonne le monde en quête de formations artistiques de renom et de nouveaux défis. Elle se produit d'abord en France, et notamment à l'Opéra national de Paris, où elle virevolte sur son fauteuil roulant avec grâce et légèreté. Très vite, son succès dépasse les frontières et atteint l'Allemagne, l'Angleterre, l'Ecosse, la Grèce, la Turquie... Au cours de ses pérégrinations, Magali est frappée par « l'abîme révélateur » entre l'Hexagone et certains pays comme les Etats-Unis, l'Allemagne ou encore l'Angleterre en matière de reconnaissance professionnelle des danseurs handicapés moteurs. « J'ai constaté que, dans notre pays, nous avions tendance à proposer principalement de la danse-thérapie plutôt qu'une production exclusivement artistique et professionnelle », précise-t-elle. Il ne lui en fallait pas plus pour décider de créer sa propre compagnie…
Les arts accessibles à tous
En dépit de son nom, la compagnie Dé(s)équilibres est tout ce qu'il y a de plus « équilibrée ». Elle s'adresse aux professionnels du spectacle vivant mais aussi aux artistes qu'ils soient amateurs, professionnels, semi-pro, « valides » ou en situation de handicap. L'association Dé(s)équilibres propose des cours de chants, de musique, de danse, de théâtre, de cirque… Tous les arts sont abordés. Chaque fin d'année, le même rituel, ses élèves mettent en pratique les compétences acquises lors d'un spectacle. Des stages pluridisciplinaires sont également proposés pour les « touche-à-tout ». En parallèle, la compagnie organise des interventions extérieures, notamment dans les lycées, conservatoires et écoles artistiques, pour sensibiliser les plus jeunes à une pratique inclusive. Prochain défi de Magali : répertorier les professionnels qui souhaitent engager des interprètes en situation de handicap pour leurs projets artistiques. Olé !