Solitude, hausse des troubles anxieux, dépression, violences intrafamiliales… Un an après le début de la pandémie, le bilan est lourd : une partie des Français va mal. En première ligne ? Les personnes sourdes et malentendantes. Et pour cause, le port du masque complique toute communication, les étudiants peinent à suivre les cours derrière un écran et les salariés en télétravail courent un risque accru de solitude, surtout si l'accessibilité du poste n'est pas prévue… Plus isolés que jamais, certains n'osent même plus sortir. Alors que le confinement se généralise, l'Union des associations nationales pour l'inclusion des malentendants et des sourds (Unanimes) appelle à une réelle prise de conscience des problématiques rencontrées par ce public, exacerbées par la crise, notamment en matière d'accès à l'information sur la santé.
Un numéro d'écoute pour les jeunes sourds
En parallèle, l'association les oriente vers Fil santé jeunes, un dispositif de prévention répondant aux questions sur la santé physique, mentale et sociale des 12-25 ans, désormais accessible aux jeunes sourds et malentendants. Ce service anonyme et gratuit est disponible tous les jours de 9h à 23h au 0 800 235 246 ou via son site web (en lien ci-dessous). En cliquant sur le logo dédié en haut à droite, les usagers sont mis en relation avec des professionnels (psychologues, éducateurs...) via une plateforme avec des interprètes en langue des signes françaises (LSF) ou des codeurs en Langue française parlée complétée (LfPC). Un tchat est également disponible tous les jours de 9h à 22h pour échanger par écrit. Objectif ? Briser les tabous sur l'amour et la sexualité, la contraception, le mal-être, la nutrition, les drogues et addictions...
« Hors pandémie, les pensées suicidaires sont cinq fois plus fréquentes et les tentatives de suicide trois fois supérieures chez les personnes déficientes auditives que dans la population générale », selon les enquêtes de l'UNISDA-TNS Sofres (2010) et de l'INPES (Santé publique France, 2011/2012), déplore Unanimes. Tout aussi inquiétant, lors de ces épisodes de détresse psychologique, la plupart d'entre elles, dont bon nombre de jeunes, se retrouvent encore plus seules : 35 % des répondants déclarent ne pas avoir cherché d'informations et 7 % n'en avoir pas trouvé.
Une plateforme d'écoute pour faire face à la crise
Rappelons que, pour soutenir les personnes qui font face à une détresse émotionnelle liée au Covid-19, la Fondation FondaMental a lancé, en avril 2020, la plateforme CovidEcoute (article en lien ci-dessous). Le principe ? Proposer une prise en charge psychologique adaptée et personnalisée à toutes les personnes déstabilisées par le confinement, tels que les étudiants, les familles de patients, les femmes enceintes, les parents épuisés, les soignants, les proches endeuillés, les personnes qui peinent à contrôler leur consommation d'alcool...