Dernière minute du 21 février 2019
La deuxième édition du Duo2 aura lieu le 14 mars 2019 tandis que le Duoday est programmé dans toute la France le 16 mai 2019.
Article initial du 17 octobre 2018
Et si on inversait les rôles le temps d'une journée ? Le 26 avril 2018, Sophie Cluzel, secrétaire d'État chargée des personnes handicapées, promeut le DuoDay à l'échelle nationale (articles en lien ci-dessous). Le principe : des personnes handicapées passent une journée en binôme avec un collaborateur « valide ». Fleuristes, salariés, présentateurs météos... Certaines découvrent pour la première fois le travail en milieu ordinaire. Des amitiés se créent, des vocations naissent. L'expérience est une réussite... à quelques bémols près.
DuoDay : des avis mitigés
Si l'intention est bonne, l'opération en a tout de même froissé plus d'un. Pour Matthieu Annereau, par exemple, président de l'Aphpp (Association pour la prise en compte du handicap dans les politiques publiques et privées), ces duos sont nécessaires pour interpeller la sphère professionnelle sur le handicap mais il tient néanmoins à alerter sur l'image que cette opération renvoie : « Le handicap ne rime pas forcément avec relation subalterne ». Il explique : « Ils sont chefs d'entreprise, employés, sportifs, journalistes ou même politiques en situation de handicap et peuvent, eux aussi, accueillir une personne valide pour lui faire vivre leur quotidien ». Un avis partagé par de nombreuses associations.
Duo2 : le juste retour des choses
Face à cette attente, la Fondation des amis de l'atelier, qui accompagne plus de 2 800 adultes et enfants en situation de handicap mental et psychique au sein de 76 établissements, a donc décidé de lancer le Duo2. Le 18 octobre 2018, cinquante salariés « valides » pourront ainsi partager le quotidien de travailleurs d'Esat (Etablissements et services d'aide par le travail). Huit établissements franciliens et un en Haute-Vienne y participent. Objectif de cette nouvelle initiative : favoriser l'inclusion des personnes handicapées dans le milieu ordinaire. Pour y parvenir, cette fondation entend mettre en avant les compétences et les facultés d'apprentissage des personnes handicapées.
Le temps des retrouvailles
Son leitmotiv : l'épanouissement et l'autonomie des personnes. Séduite par l'idée du DuoDay, elle avait permis à soixante de ses résidents de manœuvrer en duo. Christophe Blanchard, responsable d'un magasin Naturalia, se réjouit de participer au Duo2 et de revoir son binôme. « En avril, j'ai accueilli Sébastien, un travailleur de l'Esat la Vie en Herbes, un de nos plus importants fournisseurs de tisanes bio. Alors, lorsque j'ai reçu cette invitation, j'ai tout de suite répondu présent. Je souhaite à mon tour découvrir son environnement, dans un milieu adapté et surtout son savoir-faire car il est fier de parler de son travail et ne laisse pas transparaitre ses difficultés. ».
Établir des liens sur le long terme
Cette initiative n'est que la première d'une longue série. L'objection de la Fondation des amis de l'atelier est de multiplier les rencontres entre le milieu protégé et le milieu ordinaire, pour nouer des partenariats avec les entreprises. Selon Sabine Lucot, chargée de projet insertion professionnelle de la Fondation, pour réussir l'inclusion des personnes handicapées dans le monde du travail, il faut « co-construire cette insertion avec les employeurs et les futurs collaborateurs ». Cette première édition s'inscrit dans un programme global qui sera développé au sein de la plateforme Insertion & Hanploi. Alors, qui tentera l'expérience ?