« Une personne sur six est en situation de handicap, mais où sont les élus handicapés ? » Droit pluriel s'est lancé sur la trace de ces candidats. Cette association, comme son nom le laisse supposer, milite ardemment en faveur des droits des personnes handicapées, tous azimuts. Sa dernière action en date : le dispositif Agir handicap, une permanence juridique en ligne, animée par une cinquantaine de juristes et avocats qui répondent gratuitement aux nombreuses interrogations provoquées par la crise sanitaire. A quelques semaines des élections régionales, les 20 et 27 juin 2021, elle ajoute une corde à son arc en allant à la rencontre de ceux qui sont venus à bout d'un parcours électoral souvent très escarpé lors des municipales de 2020 : « Mener campagne, voir son nom sur un bulletin de vote et siéger avec les autres représentants au nom du peuple français ». Elle donne la parole à six d'entre eux dans sa nouvelle série de chroniques : Scrutinclusif.
Une intégration réussie mais…
Le premier d'entre eux est Pier Carlo Businelli, 69 ans, premier adjoint au maire de Saint-Martin-du-Tertre (95) et accessoirement malvoyant. Il a fait son bout de chemin dans ce village qui s'est accommodé sans mal de cette particularité. Il parle d'une « intégration réussie » mais ne pense pas « sortir du cadre municipal ». Parce que, selon lui, les « freins d'accessibilité sont trop grands », il ne serait « pas sûr de pouvoir être élu à une plus grande échelle ». Sa dernière mésaventure remonte aux élections européennes de 2017 ; le maire de l'époque a refusé qu'il tienne le bureau de vote en prétextant son handicap visuel, alors qu'il fait « cela depuis 25 ans » et qu'aucun texte de loi ne l'en empêche. Réagissant à cette discrimination, il dit avoir trouvé « peu de répondants auprès des responsables institutionnels et politiques ».
D'autres témoignages à venir, par exemple celui de Matthieu Annereau, aveugle, conseiller métropolitain de Saint-Herblain (44), Karine Marin-Roguet, sourde, conseillère municipale à Bouray-sur-Juine (91)…
Ces portraits, à découvrir dans le lien ci-dessous, seront mis en ligne chaque semaine jusqu'en juin. « Leur volonté et leur combativité donneront envie à d'autres de se lancer ! », espère Droit pluriel.