P. Croizon : fou rire pour sa rubrique sur les animaux

Pour sa rubrique du 28 janvier 2016 dans la Magazine de la Santé, Philippe Croizon était venu parler de ces animaux qui apportent leur soutien aux personnes handicapées ! Mais tout a dérapé. Fou rire sur le plateau...*

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Illustration article P. Croizon : fou rire pour sa rubrique sur les animaux

*Vidéo en lien ci-dessous.

Aujourd'hui, Philippe, vous avez décidé de nous parler de vos quatre pattes…
Oui, enfin pas des miennes. Je vais vous parler de ces animaux qui viennent en aide aux personnes handicapées…

C'est votre cas, vous avez quelques compagnons à la maison ?
Alors moi, je ne suis vraiment pas le bon exemple. J'ai une véritable ménagerie mais qui ne sert à rien. Un chien borgne, un autre qui se jette sous mes roues, une siamoise acariâtre…

Bon, alors racontez-nous ce que font ceux qui « servent à quelque chose »…
En matière d'animal aidant, on connait tous les chiens guides d'aveugles qui sont munis d'un harnais et remplacent les yeux de leur maître avec un professionnalisme saisissant. Mais il y a aussi des chiens qu'on appelle « d'assistance » qui sont proposés aux personnes avec un handicap moteur. Ils accomplissent des gestes que leur maître ne peut pas faire : ouvrir la porte d'entrée, allumer la lumière, ramasser un objet et même enlever des chaussettes. Ils sont éduqués pour répondre à environ 50 ordres vocaux de base.

Au-delà de l'aide technique, les animaux sont de plus en plus souvent sollicités pour les bienfaits affectifs qu'ils apportent, notamment aux personnes handicapées mentales.
Oui, c'est ce qu'on appelle la « médiation animale ». Des chiens, des lapins, des cochons d'Inde poussent parfois la porte des établissements médico-sociaux pour procurer un peu de réconfort à des publics fragilisés. Ils se contentent d'offrir leur présence rassurante, aimante, et ne demandent rien en retour. La thérapie par médiation animale, qui se pratique en individuel ou en petits groupes, cherche à éveiller des réactions visant à maintenir ou améliorer le potentiel cognitif, physique, psychosocial ou affectif. C'est aussi un outil pour développer la dextérité perdue, favoriser les capacités mentales, retisser le lien social et rompre l'isolement. Il y a des résultats intéressants auprès des enfants autistes mais pas seulement.

Vous avez des exemples pour nous convaincre ?
Oui, des histoires racontées par Isabelle Robert qui a créé une association « Tendre patte » (article en lien ci-dessous). Elle cite notamment le cas d'une vieille dame handicapée qui restait prostrée dans son fauteuil et n'utilisait plus ses mains depuis longtemps. En quelques séances, Isabelle a réussi à capter son attention puis, au fil des mois, ce contact avec les animaux a encouragé sa gestuelle. Elle a fini par prendre du plaisir à caresser un chien, avec un bénéfice manifeste pour la détente de ses mains. Il en va de même pour la rééducation par la marche ; une petite balade en laisse et le tour est joué. Il est manifeste que la plupart des résidents font des progrès, l'air de rien ! Isabelle intervient en complément du travail du kiné. Dans un établissement alsacien, la médiation animale est même utilisée en même temps que des thérapies conventionnelles, comme la balnéothérapie et la kinésithérapie.

Tout cela devient très officiel, il existe même une formation dédiée proposée par l'Institut français de zoothérapie…
Oui, cet institut est implanté en Isère, sur un parc de deux hectares où l'on peut croiser une multitude d'animaux (article en lien ci-dessous). Il propose 7 formations ouvertes à tous, animées par une équipe de professionnels du social : psychologue-clinicien zoothérapeute, spécialiste des troubles du développement ou encore infirmière. Son objectif, c'est de promouvoir la médiation animale dans toute l'Europe en développant un réseau de professionnels qualifiés. Mais aussi de mener une réflexion sur ce sujet avec les professionnels de santé, du social et de l'enseignement spécialisé.

L'effet est parfois miraculeux auprès des patients ?
Parfois mais le plus souvent il faut beaucoup de patience. Une éducatrice nous expliquait qu'une petite fille avait mis un an avant d'accepter les pattes d'un cochon d'Inde sur ses genoux.

Il y a un nouveau concept, ce sont les « animaux de soutien émotionnel ». De quoi s'agit-il ?
En effet. Des chiens ou des chats qui accompagnent ceux qui ont subi un traumatisme psychique dans le but de les rassurer, de les tranquilliser. C'est le cas, notamment, des soldats victimes d'anxiété ou de dépression après leur retour d'opérations militaires. Mais leur recrudescence commence à poser un vrai problème, notamment dans les avions puisqu'ils ont le droit de voyager en cabine avec leur maître, munis d'un certificat délivré par le médecin. Certaines compagnies invoquent des abus avec des voyageurs qui tentent de faire passer leur animal de compagnie pour un animal de soutien émotionnel…

On entend aussi beaucoup parler d'équithérapie ?
Oui avec des ânes ou des chevaux, c'est vraiment rentré dans les mœurs depuis une vingtaine d'années, et de nombreux clubs proposent des séances dédiées aux personnes handicapées, surtout mentales. Pas seulement pour se mettre en selle d'ailleurs mais parfois juste pour panser, caresser, soigner…

Cette médiation se pratique parfois avec des animaux très insolites…
En effet, aux Etats-Unis ou en Turquie, certains ont cédé aux charmes de la delphinothérapie. Vous l'aurez deviné, avec des dauphins ! Lors des séances, aucun jeu ni comportement n'est imposé au dauphin. Il agit au feeling, semble adapter son approche au trouble du patient. A son rythme, il crée le contact, entre doucement en communication, sans jamais brusquer ceux qu'il convie dans son univers. Des parents d'enfants français ont même fait le déplacement jusqu'en Turquie, à Antalya, pour tenter l'expérience (article en lien ci-dessous).

Eh oui, pour finir, quelques images insolites, juste pour le fun…
Aux Etats-Unis, Ricochet est une femelle golden retriever championne de surf qui a été éduquée par son maître tétraplégique pour surfer en compagnie d'enfants malades, de personnes handicapées ou de vétérans de la guerre (article en lien ci-dessous). La mission de ce sauveteur à fourrure : équilibrer la planche mais également alerter en cas de danger.

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"
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