Ne pas confondre « maladie » et « handicap », c'est la leçon du jour ! Le « prof » ? Paul, un jeune autiste Asperger qui brille sur le plateau des « 12 coups de midi », sur TF1, depuis plus d'un mois ! Cet étudiant en histoire impose son style semaine après semaine. Le 28 mai 2019, alors qu'il célèbre sa trentième victoire, il porte « le coup fatal » (ndlr, nom de l'épreuve) à Chantal. Admirative, la candidate s'empresse de le féliciter en commettant une maladresse : « Bravo, bravo ! Continue comme ça. C'est formidable quand la culture prend le pas sur la maladie, c'est génial. Continue », lance-t-elle au jeune homme de 19 ans. « Je préfère 'handicap' que 'maladie' mais il n'y a pas de souci. Merci beaucoup ! », rétorque-t-il. Un recadrage nécessaire mais cordial (ou inversement) !
Encyclopédie vivante
Celui que Jean-Luc Reichmann surnomme « WikiPaul » ne laisse rien passer ! Ni les erreurs de la production dans les énoncés ni les « gaffes » des candidats. Et les téléspectateurs en redemandent ! Depuis sa première apparition le 26 avril 2019, ils n'ont d'yeux que pour lui. La recette de son succès : une répartie cash et spontanée et une culture générale hors-du-commun qui lui vaut le surnom d'«encyclopédie vivante ». Son handicap ? Il l'évoque sans tabou à longueur d'émission. Une manière pour lui de « changer le regard » sur ce trouble qu'on lui a diagnostiqué à 15 ans. « Ce qui est difficile à appréhender, c'est qu'il s'agit d'un handicap invisible. Les personnes atteintes n'arrivent pas à décrypter les codes sociaux : la politesse, le rapport à l'autre... Tout ce qu'on apprend dans la prime enfance de façon instinctive n'est pas acquis », explique sa mère qui l'accompagne lors de chaque émission. Selon elle, il doit faire preuve de beaucoup de « courage » pour affronter le regard des autres.
Gérer ses émotions
Cette sagesse lui vient de son « modèle », le philosophe Josef Schovanec, également autiste Asperger. Une source d'inspiration qui l'encourage à accepter sa différence et à tenter de vivre « normalement ». Car en coulisse, tout n'est pas rose… « Les lumières, le public, le bruit, la musique, les yeux fixés sur lui, ce sont autant d'agressions qui sont difficiles à supporter pour lui (…) Quand vous appréhendez un environnement, vous avez deux-trois informations qui vous arrivent alors que les personnes avec un syndrome d'Asperger vont en avoir des millions en même temps », poursuit sa mère. Des efforts qui commencent d'ailleurs à devenir pesant… « L'émission demande beaucoup d'énergie. Je ne sais pas si ça se voit mais, parfois, je suis très fatigué », a récemment déclaré Paul. A la tête d'une cagnotte de plus de 120 000 euros, il songe déjà à en faire bon usage… Aux voitures flambant neuves et aux vacances de rêve, Paul préfère les parcs animaliers. S'il arrive à battre le record de 809 392 euros, il se payera le safari de ses rêves !