Errance : halte aux souffrances passées sous silence!

70 % des Français souffrant de douleurs chroniques ne reçoivent pas le traitement adapté. Camille Derveaux-Ringot en a fait les frais. Atteinte d'endométriose, elle livre un témoignage inspirant à l'occasion de la Journée de la douleur du 21 octobre.

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Portrait de Camille Derveaux-Ringot, à l’hôpital, qui sourit et lève le pouce.

« Pendant des années, j'ai subi les conséquences d'une errance médicale avec un traitement pour une pathologie que je n'avais pas », déplore Camille Derveaux-Ringot. Diagnostiquée de la maladie de Crohn, la jeune femme découvre, quatre ans plus tard, souffrir en réalité d'endométriose. Comme elle, douze millions de Français vivent avec des douleurs chroniques*, et 70 % ne reçoivent pas le traitement approprié. La Journée mondiale de lutte contre la douleur, organisée le 21 octobre 2024, alerte sur la nécessité de mettre en place des mesures concrètes pour mieux reconnaître, évaluer et prendre en charge la souffrance physique et psychique qui y est associée.

Des douleurs longtemps banalisées

Pendant très longtemps, les douleurs liées à l'endométriose – maladie chronique inflammatoire gynécologique qui se caractérise par la présence en dehors de l'utérus d'un tissu semblable à la muqueuse utérine (tissu endométrial) – ont été banalisées, passées sous silence. « Mes gynécologues disaient que c'était 'normal', témoigne Camille Derveaux-Ringot. J'ai eu l'impression de n'être comprise par personne. A la fin, je me demandais vraiment si la douleur n'était pas juste dans ma tête. »

Des douleurs pelviennes...

Lorsque le verdict tombe enfin, après une « importante crise », la jeune femme pense être tirée d'affaire. « Je me suis dit : 'C'est bon, je vais enfin avoir un traitement, je vais être soulagée', se souvient-elle. Mais ce n'était pas du tout le cas. » La dizaine de gynécologues qu'elle consulte lui assure que si elle prend la pilule en continu, « ça ira mieux ». Effectivement, « je n'ai plus eu les douleurs de règles et d'ovulation mais il reste les autres symptômes... », ajoute-t-elle. Sans parler de ceux que provoquent ce traitement...

... mais pas que !

En effet, ce handicap invisible provoque un grand nombre de symptômes qui ne se limitent pas aux douleurs abdominales et pelviennes. Elle s'accompagne notamment de troubles digestifs et urinaires, fatigue chronique, difficultés psychologiques et douleurs lors des rapports sexuels. Pour rappel, c'est seulement en 2020 que l'endométriose a été intégrée dans le programme de formation des médecins, alors qu'elle toucherait une femme sur dix en France, selon les chiffres du ministère de la Santé.

Prise en charge par un spécialiste de la douleur

C'est auprès d'un médecin spécialiste de la douleur que les maux de Camille sont enfin entendus et pris en charge. « Comme il s'agit de douleurs neuropathiques, et pas inflammatoires, elles ne sont pas soulagées par la morphine ou les opioïdes », précise cette patiente-experte. Elle constate alors les bienfaits des exercices de relaxation, de la neurostimulation et d'une activité physique adaptée.

La micronutrition, un « game changer »

Mais c'est lorsqu'elle découvre le pouvoir de la micronutrition que sa vie va véritablement changer. Cette approche consiste à booster « notre santé et notre qualité de vie grâce à des micronutriments : acides gras, vitamines, minéraux, plantes etc. », vulgarise-t-elle. Après s'être minutieusement renseignée sur leurs bienfaits, cette passionnée achète ces actifs un par un, « parfois même à l'étranger ». Le résultat est sans appel, selon elle : diminution des troubles digestifs, des ballonnements et de l'inflammation. « Concrètement, je peux porter un jean et je n'ai plus peur de devoir aller précipitamment aux toilettes », sourit-elle.

Créatrice de la 1ère gamme de compléments dédiée

Forte de ces expériences et animée par la volonté de soutenir les 4 millions de guerrières en France dans leur combat contre l'endométriose, Mme Derveaux-Ringot décide de développer la première gamme de compléments alimentaires dédiée. C'est ainsi qu'en 2022, elle fonde, avec Capucine Verhaeghe, ingénieure biologiste, et une docteure en pharmacie, Gyneika. Son ambition ? Soulager naturellement les symptômes liés aux troubles digestifs, à l'équilibre hormonal et aux règles douloureuses. « En plus d'une prise en charge globale, la micronutrition m'a aidée à retrouver un cercle vertueux. Quelques années plus tard, je vais mieux, je suis maman une première fois et je mesure ma chance… Ma vie n'a rien à voir avec celle de 2015 », se félicite l'entrepreneure.

* source : Fondation Apicil

© Camille Derveaux-Ringot

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr"
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