Erreur médicale : le CHU de Rennes lourdement condamné

Le tribunal administratif de Rennes a tranché... 20 ans après. Le CHU de la ville a été condamné à verser plus de 2,5 millions d'euros à la famille d'un jeune lourdement handicapé à la suite d'une anoxie périnatale causée par une césarienne tardive.

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Un marteau de la justice en bois posé sur une liasse de billets (euros).

Le tribunal administratif de Rennes a condamné, mi-juin 2025, le CHU de Rennes à verser plus de 2,5 millions d'euros à des parents et à un enfant handicapé à la suite d'une erreur médicale à sa naissance. En plus du montant attribué à la famille de la victime, des rentes « lui seront versées de façon trimestrielle et annuelle tout au long de sa vie, pour le reste des préjudices », a précisé à l'AFP l'une des avocates de la famille, Me Sophie Laceuk.

Un soulagement pour la famille

« Ce sont des dossiers qui sont assez rares, on a peu de dossiers comme ça avec des préjudices aussi importants. Mais les accidents obstétricaux, ça donne toujours des montants très importants », a-t-elle ajouté. Selon Me Laceuk, cette décision est un « soulagement » pour la famille, alors qu'elle devra faire face à des « dépenses conséquentes » pour l'avenir de leur enfant.

Des conséquences lourdes et irréversibles

Le jeune homme, né en 1999 au CHU de Rennes, a été victime de « lésions cérébrales majeures » en raison d'une « anoxie », un manque d'oxygène chez le nouveau-né, ayant causé de « très graves séquelles handicapantes corporelles et mentales », selon une décision que l'AFP a pu consulter et révélée le 18 juin par Le Télégramme. « La césarienne a été faite avec du retard, ce qui explique que l'enfant est né avec une anoxie extrêmement sévère et un handicap très, très, très sévère », a précisé l'avocate. Son déficit fonctionnel permanent a été reconnu à hauteur de 95 %, selon le tribunal.

Une lutte de longue haleine pour la reconnaissance

Contacté par l'AFP, le CHU de Rennes n'avait pas répondu dans l'immédiat. La responsabilité entière de l'hôpital pour les « conséquences dommageables de cette anoxie périnatale » avait été reconnue en 2006 par le tribunal administratif. Quelques années plus tard, lorsque la victime avait atteint sa majorité, les parents ont demandé une « expertise aux fins d'évaluer les séquelles dont leur fils restait atteint et ses besoins d'aide, d'assistance et d'aménagement », d'après la même source. Pour obtenir une indemnisation définitive, les parents ont dû attendre que l'état de santé de l'enfant soit stabilisé, généralement « autour de 18 ans », a détaillé Me Laceuk. « C'est vraiment une lutte sur plusieurs années », a-t-elle souligné, les parents étant « usés par autant d'années de procédures et autant de sacrifices pour leur enfant ».

© Erierika de Getty Images / Canva

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