120 000 personnes en situation de handicap travaillent aujourd'hui dans les 1 500 Esat français. Sur 100 euros investis par la collectivité nationale dans ces Etablissements et services d'aide par le travail, 87 sont directement réinjectés dans l'économie locale. Dans un communiqué, un collectif* fait savoir le « rôle majeur de ces structures pour les publics les plus éloignés de l'emploi », un modèle social et économique jugé « encore plus essentiel en période de crise ». Près de 500 000 personnes en situation de handicap sont aujourd'hui au chômage et « toutes ne trouveront pas leur place dans le milieu ordinaire », assurent ces associations. Par ailleurs, le collectif rappelle qu'offrir une activité professionnelle à des personnes en Esat coûte 32% de moins que de les laisser sans emploi, « sans parler des conséquences en chaîne qu'ils subiraient sans être incluses et accompagnées ». Enfin, avec 75% de leurs clients situés dans le même département, ces acteurs locaux ont un impact positif d'un point de vue « écologique ».
Un plaidoyer pour les Esat
Fin 2019 déjà, l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et celle des finances (IGF) rendaient leur rapport pour étudier la pertinence et l'utilité de ces établissements, concluant qu'ils assuraient une « mission essentielle », notamment en raison de leur rôle de « bouclier social contre la grande pauvreté et d'espace de resocialisation de ces publics ». Ce rapport faisait 37 propositions pour améliorer le modèle de ces structures. Suivies d'effet ? En janvier 2021, le secrétariat d'Etat au Handicap assure vouloir lancer une concertation à ce sujet ; cinq groupes de travail sont alors constitués (article en lien ci-dessous). Le collectif, qui se dit « favorable à des évolutions mesurées et positives », entend lui aussi « apporter sa construction à la réflexion nationale » afin de « lutter contre les idées reçues » et pérenniser un accompagnement durable vers l'emploi. Ce plaidoyer pour les Esat, qui a pour titre « Le droit au travail pour tous », a été rendu public le 6 mai 2021(en lien ci-dessous). Un engagement d'autant plus urgent que les Esat font face de plein fouet à la crise actuelle avec en moyenne 30 % de perte de chiffre d'affaires en 2020 par rapport à 2019. Si près de 92 % d'entre eux avaient retrouvé un niveau d'activité quasi normal avant le deuxième confinement, ils ont vu leur activité dégringoler fin 2020 (article en lien ci-dessous).
* Adaptea, Andicat, Apajh, Apf France handicap, Fehap, Gepso, Gesat, Unapei, Uniopss