3 037 euros par an et par habitant en 2018, c'est le prix de notre santé pour un montant global de 203,5 milliards d'euros. La consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) continue d'augmenter en 2018 (+1,5 %) mais moins qu'en 2017 (+1,7 %) et en 2016 (+2,1 %), notamment en raison du ralentissement de la consommation des soins hospitaliers. Ce sont les soins de ville qui passent en tête, notamment à cause de l'augmentation du prix de la consultation chez le généraliste, désormais à 25 euros. Ces chiffres sont issus des résultats des comptes nationaux de la santé (CNS) publiés chaque année par la Dress (direction des statistiques).
214 euros de leur poche
En 2018, la participation des ménages aux dépenses de santé continue de diminuer. Leur reste à charge s'établit à 7 % de cette dépense totale, soit en moyenne 214 euros par habitant et par an, avec une légère baisse (7,5 % en 2017 et 7,7 % en 2016), qui s'explique à la fois par la progression de la part des dépenses prises en charge par la Sécurité sociale (78,1 %) et par les mutuelles (13,4 %). Ce montant moyen varie selon le profil des personnes (âge, état de santé, etc.). Dans ce contexte, cette étude observe une forte progression du nombre de patients pris en charge à 100 % au titre des affections de longues durées (ALD), elle-même liée au vieillissement de la population et à la recrudescence des pathologies chroniques. Quant à la hausse de la part prise en charge par les organismes complémentaires (+0,3 point en 2018), elle s'explique notamment par une meilleure prise en charge de l'optique et des soins dentaires à la suite de la généralisation de la complémentaire santé d'entreprise initiée en 2016.
Et en cas de handicap ?
Les soins de longue durée aux personnes handicapées, c'est-à-dire dans les établissements et services médico-sociaux (ESMS), sont en hausse de 2 % par rapport à 2017 pour s'établir à 11,5 milliards d'euros. Elles sont principalement consacrées aux enfants et adolescents (66,9 %, soit 7,7 milliards d'euros) et progressent à un rythme supérieur à celui de la CSBM en 2018 (2,0 % contre 1,5 %) en raison des mesures nouvelles de créations de places au sein des structures dédiées. Les instituts médico-éducatifs (IME) et les thérapeutiques éducatifs et pédagogiques (Itep), qui accueillent respectivement des enfants atteints de déficience intellectuelle et de troubles psychiques, représentent à eux deux 57 % de la dépense pour enfants handicapés et 53 % des capacités d'accueil en 2018. Ceux dédiés aux enfants polyhandicapés représentent 9 % des dépenses pour seulement 4% des capacités d'accueil, ce coût élevé s'expliquant par le fait que ce public nécessite un fort taux d'encadrement. A l'inverse, les services d'éducation spécialisée et de soins à domicile (Sessad), qui interviennent dans le milieu de vie des enfants, requièrent un taux d'encadrement relativement bas ; ils représentent donc seulement 14 % des coûts pour 34 % des places. Une part vouée à augmenter puisque le gouvernement privilégie aujourd'hui l'inclusion en milieu ordinaire.
UE : la France en tête des dépenses de santé
La France fait partie des pays de l'Union européenne où la dépense courante de santé au sens international est la plus élevée (11,3 % du PIB soit 1 point de plus que la moyenne de l'Union européenne des 15) tandis que la part de reste à charge des ménages est la plus faible des pays de l'OCDE (9 % de la DSCi, dépense courante de santé au sens international).