« Quand je suis né, les membres de la communauté ont recommandé à ma mère de m'empoisonner. Certains croient que je suis un fantôme, d'autres, une malédiction. » Dans certains pays africains, l'albinisme est source de préjugés et parfois assimilé à de la sorcellerie. Les personnes concernées sont discriminées, chassées, mutilées voire tuées. « Un squelette complet d'albinos peut se monnayer jusqu'à 75 000 dollars. » 75 000 $ c'est le titre du documentaire de Moïse Togo, sorti en 2020, qui met en lumière des témoignages glaçants dans une atmosphère sombre (vidéo ci-contre).
La double peine : physique et psychologique
« L'albinisme est une anomalie génétique non transmissible qui se caractérise par une absence de mélanine dans la peau, les poils et les yeux », explique le réalisateur. Pour les personnes concernées, c'est la double peine : physique et surtout psychologique. « Parfois lorsque je sors, j'entends 'L'argent passe !' », confie l'un d'eux. Ce film de quatorze minutes accentue l'aspect biologique de cette maladie via des témoignages anonymes illustrés par des images de synthèse en 3D et des prises de vues réelles. Ces rescapés espèrent que leurs récits permettront de mettre un coup de projecteur sur ces violences et crimes rituels qui les contraignent parfois à vivre dans l'ombre, poursuivis comme des « bêtes ». Leur leitmotiv ? « Pouvoir vivre comme tout le monde parce que nous sommes des êtres humains. »
Sélectionné en compétition « Jeune création » du Festival international du film documentaire (Fipadoc) 2021, notamment, 75 000 $ est à découvrir sur Handicap.live, la plateforme 100 % vidéo lancée par Handicap.fr en 2023 (Lire : Handicap.fr lance Handicap.live : un site 100 % vidéo!).