Pour améliorer la relation entre médecins et "malades", mais aussi les pratiques des étudiants en médecine, un rapport, rendu publique le 24 janvier 2024, préconise de mieux encadrer et rendre obligatoire la participation des patients dans la formation initiale des praticiens.
Des pratiques hétérogènes
L'idée de cette participation "est inscrite" dans une loi de 2019. Mais, à ce jour, "il n'existe aucun cadre national d'application", rappelle le rapport de la DGOS (Direction générale de l'offre de soins) et de la DGESIP (enseignement supérieur et insertion professionnelle). Les pratiques sont aujourd'hui "très hétérogènes" et "limitées" sur le territoire : sur les 35 facultés de médecine françaises, 17 ont intégré "quelques cours" incluant cette participation, qui "peuvent être ponctuels, uniquement optionnels" ou "davantage intégrés au programme", et seulement six sont réellement organisés avec des "structures dédiées".
Des effets bénéfiques nombreux
Largement reconnus dans certains pays notamment anglo-saxons, les "effets bénéfiques" de cette participation sont "de plus en plus documentés", précise le rapport, qui plaide pour développer la recherche. La participation des patients permet notamment aux futurs médecins d'améliorer leurs compétences relationnelles, comme "l'empathie, l'écoute", la conduite des entretiens, "identifier" ceux qui ont des difficultés, favoriser les "décisions partagées" avec les malades, "réduire les discriminations" ou encore améliorer la prise en charge des maladies chroniques et "compliquées à gérer".
Une participation très précoce...
Parmi ses 23 recommandations, le rapport propose d'inscrire "l'obligation d'enseignements incluant la participation des patients", dès le premier cycle d'études et tout au long du parcours, dans les arrêtés définissant les référentiels de formation. Lorsque les étudiants s'entraînent sur des "simulations" de consultations, les "patients partenaires" pourraient être inclus dès l'élaboration du "script" et participer à l'évaluation, suggèrent les auteurs.
...dans plusieurs domaines
Divers enseignements sont susceptibles d'être co-animés par des patients : déontologie, démocratie en santé, droits des patients, communication (par exemple l'annonce d'une mauvaise nouvelle), maladies rares, santé mentale, handicap, ou prise en charge de certaines populations, comme les personnes âgées.
Les auteurs du rapport recommandent de favoriser, "sauf souhait contraire", les "modalités permettant une rémunération", un défraiement et l'accès aux ressources et services réservés aux enseignants.