Le gouvernement va mettre en place un "plan d'action" pour rendre plus accessible la communication publique dès 2021, a déclaré, le 3 mars 2021, la secrétaire d'Etat chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel. "La crise sanitaire a été un accélérateur de cet engagement. Nous avons fait des progrès mais il faut aller plus loin", a-t-elle poursuivi, estimant que "chaque concitoyen doit pouvoir être informé pour exercer ses droits et prendre part pleinement à la vie de notre nation". Par exemple, le 15 juillet 2020, pour la première fois, le compte-rendu du Conseil des ministres s'est fait en présence d'un interprète en langue des signes (article en lien ci-dessous), ainsi que tous les points presse liés à la situation pandémique.
Des sites web plus accessibles
Ce "plan d'action", qui a été présenté en Conseil des ministres, est doté d'un budget spécifique de 10 millions d'euros. Il poursuit trois objectifs : systématiser l'accessibilité des prises de parole de ministres lorsque l'Etat en assure la diffusion, mettre en place l'accessibilité des principaux supports de communication (dossiers de presse, campagnes de communication, affiches, infographies, vidéos et contenus diffusés sur les réseaux sociaux) mais aussi mettre en "accessibilité supérieure" les sites les plus consultés de l'Etat. Une cinquantaine de sites ont été ciblés, les principaux des ministères en passant par Parcoursup, Sytadin, Bison futé, mesdroitssociaux.gouv.fr ou pour-les-personnes-agees.gouv.fr.
Charte d'accessibilité de la communication de l'Etat
Pour ce faire, le secrétariat d'Etat chargé des Personnes handicapées a élaboré, avec le Service d'information du gouvernement et le Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), une "charte d'accessibilité de la communication de l'Etat" (en lien ci-dessous) qui sera adressée à tous les communicants, tous les services administratifs et tous les ministères. Ce texte d'une cinquantaine de pages (en lien ci-dessous) édicte des bonnes pratiques pour rendre plus accessibles des contenus graphiquement et lexicalement, et détaille les dispositifs existants pour s'adresser au plus grand nombre : LSF, sous-titrage, description orale d'un document, ou encore traduction en Facile à lire et comprendre (Falc). "L'objectif est que ce document devienne un document de référence pour qu'au travers des règles très simples chacun adopte les bons réflexes en matière d'accessibilité", a expliqué Mme Cluzel.
Mis en place en 2021, ce "plan d'action devra avoir montré ses résultats en 2022", a-t-elle ajouté. Selon l'Observatoire du numérique, seuls 12 % des sites publics étaient entièrement accessibles aux personnes handicapées en octobre 2020. Un comité de pilotage, chargé de suivre le déploiement de ce nouveau dispositif, sera prochainement installé, auquel le CNCPH sera associé. Jérémie Boroy, son président, juge cette "avancée essentielle".