Une mère de famille de 32 ans s'est hissée en haut d'une grue le 1er février 2017 au matin à Lille pour réclamer une meilleure prise en charge de ses deux enfants autistes, a constaté un journaliste de l'AFP. Les secours, eux aussi montés en haut de cette grue au pied d'un chantier du quartier de Fives, près des gares, tentaient toujours vers midi de la convaincre de mettre un terme à son action, entamée à 4h30.
Pour se faire entendre
Une couverture de survie lui a été distribuée "en raison des risques d'hypothermie", selon Arnaud Deslandes, directeur de cabinet de Martine Aubry, maire de Lille, présent sur les lieux. Ses revendications : "que la caisse primaire d'assurance-maladie respecte le protocole pour le remboursement des soins des enfants qui pour le moment ne nous sont pas remboursés, et que la maison départementale des personnes handicapées accorde le complément d'allocation dont nous avons droit", a expliqué le père des deux enfants, des jumeaux de huit ans. Elle "ne descendra pas de la grue tant que nous n'avons pas l'assurance d'avoir ce que nous demandons", poursuit-il. "Comme beaucoup de parents d'enfants handicapés, on a choisi ce genre d'action extrême pour se faire entendre parce que les administrations ne répondent même plus au téléphone, ça devient dramatique", a-t-il ajouté. Les parents des jumeaux ont arrêté de travailler en 2012 pour s'occuper d'eux à temps plein, a précisé le père.
Autres grues, autres parents
"Pour toutes les Familles qui ont un enfant, adolescent ou adulte en situation de handicap, il est intolérable, indigne et inacceptable, en France, de devoir en arriver à des situations aussi extrêmes que dangereuses pour qu'enfin les droits les plus fondamentaux soient appliqués", a aussitôt réagi l'association Handignez-vous!. ll est vrai que cette tentative n'est pas une première… En mai 2014, Estelle Ast, également maman d'un garçon autiste, était grimpée au sommet d'une grue dans le centre de Toulouse. En juillet 2015, c'était au tour de Jérôme Claro de se hisser sur un bras télescopique loué pour l'occasion, à Barcelonnette (04) ; il entendait ainsi protester contre l'orientation de son fils autiste, décidée par la MDPH sans son consentement (articles en lien ci-dessous).
A Lille, la maman est redescendue vers 15h. "Elle va bien même si elle est transie de froid. Elle va être emmenée à l'hôpital pour un examen médical", a confié à l'AFP Arnaud Deslandes, directeur de cabinet de la maire de Lille Martine Aubry."Le conseil régional lui a proposé un rendez-vous à l'Agence régionale de santé (ARS) dès le lendemain,"a-t-il ajouté.
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