Contre toute attente, en 2020, comme c'était déjà le cas en 2018, les personnes considérées comme handicapées, c'est à dire fortement limitées dans les activités de la vie quotidienne, liquident leur retraite un peu plus tardivement que celles sans incapacité : 62,7 ans contre 62,4 ans. C'est l'estimation faite par la Drees, rendue publique le 24 août 2021.
Moins de départs anticipés
Pour quelle raison ? Les départs anticipés à la retraite continuent de bénéficier davantage aux personnes sans incapacité, notamment dans le cas du dispositif longues carrières mis en place en 2003. En 2020, 34 % de ces dernières sont déjà retraitées dans l'année qui précède l'âge légal minimal légal, contre seulement 17 % des personnes handicapées. Ce chiffre est d'autant surprenant que certains dispositifs liés à l'état de santé permettent de partir avant l'âge légal. Par exemple, les personnes en situation de handicap peuvent obtenir leur retraite à taux plein à partir de 55 ans même si cela suppose certaines conditions : durée d'assurance cotisée et validée et un taux d'incapacité au moins égal à 50%.
Par ailleurs, les personnes handicapées sont nettement moins souvent en emploi à l'approche de la retraite. À 61 ans, c'est-à-dire juste avant l'âge légal minimal de départ à la retraite, 16 % sont en emploi en 2020, contre 53 % parmi celles non handicapées. Elles passent donc en moyenne davantage d'années sans emploi ni retraite après 50 ans (8,5 années contre 1,8 an). « Cet écart s'est accru depuis 2013, sous l'effet de la réforme des retraites de 2010, mais il reste stable entre 2018 et 2020 », constate la Drees.