Si la menace du coronavirus ne repousse pas les élections municipales, comme évoqué par certains, elles auront bien lieu en France les 15 et 22 mars 2020. A cet égard, le Collectif Handicaps, qui regroupe 48 associations du champ du handicap, lance une vaste mobilisation sur les réseaux sociaux.
Epaulé par Macron ?
Le collectif fait le constat que « le handicap, à quelques exceptions, est un sujet peu abordé par les candidats » alors même que ces échelons, maires et présidents d'intercommunalité, sont ceux qui traitent des services de proximité à la population (petite enfance, accessibilité, éducation, logement, emploi, solutions d'accueil et d'accompagnement…) et « peuvent ainsi faire évoluer de manière concrète le quotidien des personnes en situation de handicap ». Constat d'ailleurs partagé par Emmanuel Macron qui a déclaré, le 11 février 2020 lors de la Conférence nationale du handicap, « le handicap doit être un sujet de campagne des municipales » et « il faut juger les candidats sur leur capacité à apporter des réponses concrètes, tangibles et réalistes » sur « la commune inclusive, sans laquelle il n'y a pas de société inclusive » (article en lien ci-dessous).
Le hashtag #Handicap2020
Fort de ce « consensus », le collectif a donc décidé de sensibiliser, sur les réseaux sociaux, « via leur compte Twitter et aussi souvent que nécessaire », a minima les candidats aux 20 plus grandes villes en leur demandant ce qu'ils comptent faire pour leurs électeurs et futurs administrés concernés par le handicap. Via le hashtag #Handicap2020, ceux qui le souhaitent sont invités à faire part de leur programme pour une société inclusive tandis que les citoyens sont encouragés à interpeller leurs candidats. « C'est parfois plus efficace que de faire des lois que les citoyens se saisissent de ce sujet » et « qu'ils aillent bousculer tous les candidats pour que les choses se fassent », avait confirmé le chef de l'Etat.
12 millions d'électeurs
Le collectif rappelle que ces 12 millions de personnes sont aussi des « électeurs », un vivier de voix en hausse puisque, depuis 2019, les personnes sous tutelles peuvent librement voter sans qu'un juge ne puisse s'y opposer (article en lien ci-dessous). Les associations insistent par ailleurs sur la « nécessité de rendre accessibles les matériels de campagne à tous les types de handicaps », en sensibilisant plus particulièrement les grands partis politiques. Le 28 janvier 2020, le Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) organisait un évènement pour mobiliser les politiques sur cette question mais, de l'aveu de son président, Jérémy Boroy, il n'a pas attiré les foules, regrettant que « depuis des années, ce sujet n'avance pas, en tout cas pas suffisamment » (interview ci-dessous). Par ailleurs, la loi handicap de 2005 prévoit que tous les bureaux de vote doivent être accessibles. Enfin, Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat au Handicap, a lancé un « appel à tous les partis politiques » pour « faire une place aux personnes handicapées » sur leurs listes. Le dépôt des candidatures était ouvert jusqu'au 27 février, 18h !