En 2022, 52 % des personnes en situation de handicap trouvent que l'accès à la culture est difficile. Mais c'est 9 % de moins qu'il y a cinq ans. Ce sont surtout celles en fauteuil qui se sentent pénalisées, plus que celles aveugles, sourdes ou avec un handicap mental. Si elles sont de plus en plus nombreuses à considérer que les choses se sont améliorées, leurs accompagnants sont moins de cet avis ; s'accordant à dire que les freins (accès aux lieux, coût, affluence...) sont encore nombreux, ils attendent des dispositifs pour changer la donne. 860 d'entre eux se sont exprimés via la seconde édition de l'étude « Handicap & culture » (en lien ci-dessous), réalisée par la Fondation Malakoff Humanis entre mars et avril 2022 et publiée le 2 juin, afin d'identifier les actions à mener pour favoriser l'accessibilité à ce domaine, « vecteur de lien social ».
Une volonté de faire plus de sorties culturelles
Les trois quarts des personnes en situation de handicap ont fréquenté au moins une fois par an un lieu culturel au cours des dernières années. Destination fétiche ? Le cinéma à 88 %, que des associations comme Ciné-ma différence s'emploient à rendre accessible, notamment aux spectateurs avec une déficience mentale, cognitive ou psychique, via le dispositif Relax par exemple (articles en lien ci-dessous). Viennent ensuite les musées et expositions, les parcs de loisirs, les festivals de musique puis, en dernière position, le théâtre (60 %). Selon l'étude, la grande majorité de ces sorties s'effectue avec le soutien d'un proche, seules 16 % à 29 % (selon le type de sortie) se faisant en totale autonomie. Le confinement, empêchant toute sortie culturelle, a ainsi créé des frustrations pour les trois quarts des personnes interrogées, a fortiori les jeunes et les habitants des grandes villes. Plus de la moitié d'entre elles émettent désormais le souhait d'en réaliser davantage, et près des trois quarts ont prévu de le faire prochainement. Pour ce faire, elles considèrent que l'accessibilité (moyens de transports, rampes d'accès, mise à disposition de fauteuils roulants) reste l'axe prioritaire d'amélioration, loin devant les services d'aide (accueil, formation du personnel, interprètes en langue des signes) et les tarifs.
Accueil, parkings dédiés... Les dispositifs adaptés
Convaincue que, « tout comme l'emploi, la culture est un élément clé dans l'intégration des personnes en situation de handicap », Malakoff Humanis soutient depuis six ans l'organisation de festivals, musées, théâtres engagés qui développent « des initiatives originales, innovantes et ambitieuses ». En 2022, ce groupe de protection sociale accompagne ainsi 17 festivals, soit quatre fois plus qu'en 2017, afin d'aider leurs organisateurs à mettre en place des dispositifs adaptés à tous les publics. Au-delà de l'accès pratique (parking dédié aux personnes à mobilité réduite, navettes, mise en place de cheminement en plaques mobiles pour faciliter la circulation en fauteuil, etc.), l'accent est mis cette année sur la proposition artistique (installation de boucles magnétiques autour des plateformes, mise à disposition de gilets vibrants pour les personnes malentendantes, spectacles audiodécrits et en langue des signes française…) ainsi que sur l'accueil et la communication (personnel formé à l'accueil des personnes en situation de handicap, création de programmes en braille, accessibilité numérique des sites web). Les efforts fournis seront-ils à la hauteur des attentes des festivaliers en situation de handicap ? Premiers éléments de réponse du 2 juin au 30 juillet lors de la 76e édition des Nuits de Fourvière, à Lyon !