Les discriminations liées au handicap sont les plus répandues, devant l'origine, l'apparence physique et l'orientation sexuelle, révèle le sondage « Les Français et l'inclusion » réalisé auprès de 1 011 d'entre eux, fin mars 2021, par le groupe de protection sociale Apicil et OpinionWay (en lien ci-dessous). Cette tendance confirme les conclusions du rapport annuel du Défenseur des droits qui indique qu'en 2020 le handicap totalise la majorité des saisines (21,2 %), pour la quatrième année consécutive (article en lien ci-dessous), loin devant l'origine et l'état de santé. Plus globalement, force est de constater que les Français demeurent partagés sur l'état de l'inclusion dans notre pays : 52 % estiment que la société est inclusive, 46 % déclarent le contraire.
Un concept encore méconnu
S'opposant à la discrimination, l'inclusion donne une place à chaque individu dans la société, quelles que soient ses caractéristiques. Une définition que plus d'un sondé sur deux avouent ne pas connaître avec précision. Ils l'associent toutefois avant tout aux personnes en situation de handicap (26%), à l'égalité femmes-hommes (23 %), aux personnes LGBTI+ et étrangères (22 %). Ils semblent assez optimistes puisque 46 % estiment que la société est plus inclusive qu'il y a 20 ans, majoritairement les 65 ans et plus. « La jeune génération est la plus critique, elle exprime de fortes attentes en matière de lutte contre les inégalités », explique Philippe Barret, directeur général du groupe Apicil. 49 % des moins de 35 ans estiment qu'aucun domaine n'est épargné (15 points de plus que la moyenne).
Par ailleurs, la crise sanitaire et économique aggrave incontestablement les préjugés, les stéréotypes et donc les inégalités. Six Français sur dix estiment qu'elle a un impact négatif sur les disparités scolaires, sociales et sur l'accès aux soins.
L'entreprise, au cœur des enjeux d'inclusion
Selon 82 % des personnes interrogées, l'entreprise a un rôle primordial à jouer pour changer la donne. De plus, alors que 71 % des Français estiment que les associations agissent suffisamment, ils ne sont plus que 49 % à penser que les entreprises s'impliquent assez. Pourtant, elle leur est bénéfique : plus de six Français sur dix perçoivent l'inclusion comme une richesse pour les organisations, en tant que facteur d'innovation ou de performance. Parmi les actions qu'elles pourraient mettre en place, la sensibilisation de tous les salariés arrive en tête (29 %), suivie par l'anonymisation des CV (24 %), la création de services dédiés à l'accompagnement des travailleurs en situation de handicap (22 %), le maintien dans l'emploi des seniors (20 %) et l'embauche des jeunes (20 %). « Les enjeux d'inclusion ne se limitent pas seulement au recrutement. La diversité doit aussi être prise en compte dans la gestion des talents, l'évolution des carrières, et l'ensemble des acteurs de l'entreprise, les RH et les membres du comité de direction en tête, doivent y être sensibilisés », affirme Sofiène Chaabani, responsable recrutement emploi diversité du groupe Apicil.
Sensibiliser le grand public
Parmi les autres acteurs, les citoyens, les pouvoirs publics et les écoles sont jugés les plus légitimes pour favoriser l'inclusion. « Malgré des progrès réalisés depuis ces dernières années, le chemin reste encore long, conclut Philippe Barret. Pour rendre une société plus inclusive, il est nécessaire de mobiliser toutes les générations et l'ensemble des acteurs qui la composent. »
Message reçu par le gouvernement qui annonce la diffusion d'une grande campagne nationale sur le handicap à compter d'octobre 2021, la première depuis quinze ans (article en lien ci-dessous). Objectif ? Lever les préjugés.