L'Association française des aidants a fêté ses dix ans en 2013. A cette occasion, elle organisait, le 10 décembre, la 1ère Biennale des aidants. Un rendez-vous centré sur la contribution des proches aidants à l'Humanité. Elle a réuni plus de 200 acteurs impliqués sur cette thématique. Les éclairages de l'économie, de la santé publique et de la philosophie ont montré que la question des aidants constitue un véritable sujet de société. Un tour du monde a permis de souligner le caractère transfrontalier de ces solidarités.
Une grande enquête nationale
En parallèle, les résultats de la grande « Enquête nationale à destination des aidants de l'Association française des aidants » ont été révélés. Réalisé auprès de plus de mille personnes (principalement des femmes âgées en moyenne de 58 ans), ce sondage témoigne de leur implication, de leur bienveillance mais aussi de leurs difficultés. A ce titre, 77% ont émis le souhait d'être reconnus dans leur rôle par leur entourage, par la société mais aussi par leurs employeurs qui tiennent rarement compte de cet investissement permanent en temps et en énergie. L'entreprise a pourtant un rôle à jouer auprès des proches aidants, notamment en les informant et en favorisant la conciliation entre vie privée et professionnelle.
Trop de sollicitations, pas de temps libre !
Cela veut dire, pour beaucoup, renoncer au temps libre (70 % estiment ne pas en avoir assez) d'autant que, parmi les interrogés, près de la moitié déclarent n'avoir jamais fait appel à l'accueil temporaire, souvent par manque d'information. Malgré cette implication au plus près du « patient », 56 % d'entre eux se sentent démunis car il leur est difficile de comprendre l'évolution de la maladie. Même si neuf aidants sur dix sont en contact avec des professionnels, les deux-tiers ressentent le besoin d'être mieux informés, notamment par le biais de services compétents. Un tiers estiment même que ces mêmes professionnels les sollicitent trop !
Besoin d'être valorisés
Les proches-aidants veulent se faire entendre, sortir de l'ombre, être reconnus, auprès des professionnels du soin, des entreprises ainsi que des décideurs publics. Pour mener à bien leur vie et continuer à être une fille, une mère, un conjoint-e, et plus seulement l'aidant de leur proche, il faut que la société toute entière soit sensibilisée ! Ils ont pour cela besoin d'être regardés, accompagnés et valorisés, en tout cas par les « autres ».
Estime personnelle contre déni collectif
Car, d'un point de vue personnel, la grande majorité prétend tout de même en tirer un bénéfice appréciable, estimant qu'il y a du positif dans la relation d'aide et qu'elle permet de découvrir des ressources insoupçonnées comme la patience, l'écoute, la persévérance... Une maigre « consolation » face à un dévouement de tous les instants ! Ils sont plus de huit millions, en France, à prendre soin régulièrement d'un proche dépendant, âgé ou handicapé, souvent au prix d'une éprouvante mise entre parenthèses de leur vie professionnelle et sociale.