« Certains sont obligés de laisser derrière eux un parent en situation de handicap, au risque de condamner le reste de leur famille. » Ces mots, prononcés par un représentant de Handicap international, décrivent à eux seuls l'enfer que vivent les réfugiés de Gaza ou encore d'Ukraine. Dans un récent communiqué, l'ONG rappelle que les personnes en situation de handicap sont deux à trois fois plus susceptibles de mourir en cas de conflit ou de catastrophe naturelle…
Le handicap « laissé pour compte »
Affaiblie par la dénutrition, les blessures et l'aggravation ou l'apparition d'un handicap, davantage exposée aux violences, à l'exploitation et aux abus, cette population est souvent « laissée pour compte » dans les procédures de sauvetage. En cause : des barrières « physiques, informationnelles et de communication », qui l'empêche d'accéder à l'aide humanitaire déjà limitée.
Impossible de prendre la fuite
« Seule une personne en situation de handicap sur quatre est capable de suivre les mesures d'évacuation », ajoute Handicap international, que ce soit à cause des sirènes, inaudibles pour celles étant malentendantes, des itinéraires d'évacuation impraticables pour celles à mobilité réduite, ou encore des hôpitaux ou des refuges, « surpeuplés, soumis à des attaques constantes et inaccessibles ». Sans compter les difficultés, démultipliées par rapport à l'ordinaire, rencontrées par les personnes en situation de handicap psychique ou mental. « Beaucoup d'entre eux n'ont pas pu fuir quand Israël a ordonné aux civils gazaouis d'évacuer vers le sud », dénonce l'organisation.
Le handicap en hausse
Un problème urgent, d'autant plus important que le nombre de situations de handicap a tendance à exploser après une catastrophe climatique ou lors d'un conflit. Depuis le début du mois d'octobre, à Gaza, leur nombre a « considérablement augmenté ». Même chose à Mayotte, où le cyclone Chido a causé de « graves séquelles humaines », selon l'Association pour adultes et jeunes handicapés (APAJH).
Inclure le handicap dans l'aide humanitaire
Alors, que faire ? Les associations se mobilisent toujours plus pour porter secours aux plus vulnérables. « Quand nous apportons une aide aux sinistrés ou aux personnes touchées par un conflit armé, nous incluons celles en situation de handicap », évoque Sophine Allin, spécialiste de l'inclusion chez Handicap international. Pour les organisations sur le terrain, ce réflexe devrait intégrer les bonnes pratiques.
Les dons comme moyen d'action
Autre axe d'action : pourvoir « la demande en appareil d'assistance, qui augmente continuellement », même si leur accès reste compliqué à cause « des destructions, du manque d'entretien et de l'indisponibilité sur le marché local ». Pour cela, entre autres, des collectes de dons sont organisées, notamment par les associations du handicap, afin de financer ces aides techniques et le sauvetage des personnes concernées.
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