En France, 15 000 établissements et services sociaux et médico-sociaux accompagnent aujourd'hui plus de 158 000 enfants et 335 000 adultes en situation de handicap. Cette offre a presque doublé en 10 ans. Mais sur quel modèle, celui d'un « dans les murs », à l'écart de toute vie sociale ? Une organisation passéiste que réfutent désormais les personnes concernées mais pas que… « Par définition, un bon établissement n'existe pas », avait lancé Catalina Devandas-Aguilar, la rapporteure spéciale des Nations unies sur les droits des personnes handicapées, lors de sa visite en France en octobre 2017 (article en lien ci-dessous), jetant un pavé dans la marre. De nouveaux « services » voient donc le jour…
Un comité dédié
Mettre en valeur ces offres d'accompagnement pour les personnes handicapées, sortir du tout établissement et aller vers la vie autonome, c'est l'objectif « affiché » du comité de pilotage national dédié. Il s'est réuni pour la 2ème fois le 29 janvier 2019 à la fondation Saint-Jean-de-Dieu, à Paris, qui a mis en place des accompagnements innovants, en particulier une maison de répit en cœur de ville. La réunion était présidée par Sophie Cluzel, secrétaire d'État en charge du Handicap, et Frédéric Bierry, président du Bas-Rhin et de la commission Solidarités et affaires sociales de l'Assemblée des départements de France, en présence de toutes les parties prenantes (administrations, services de l'Etat, collectivités territoriales, maisons départementales des personnes handicapées, associations).
Des initiatives inspirantes
Ce comité de pilotage a partagé des initiatives jugées « inspirantes » par le gouvernement, tels que le coordonnateur de projet et de parcours porté par la Fondation OVE ou les assistants au projet de vie du Centre de ressources régional de l'association Trisomie 21 de Nouvelle-Aquitaine. « Il s'agit d'un véritable levier de l'autodétermination pour les personnes accompagnées afin de concrétiser le principe 'Jamais rien pour nous sans nous !' », affirme le cabinet de Sophie Cluzel dans un communiqué. L'occasion de faire un point d'étape sur les actions engagées, « afin d'accélérer le mouvement de transformation porté par les acteurs de terrain ».
Sécuriser les parcours
Ce chantier « vise à sécuriser les parcours quel que soit le lieu de vie choisi et à garantir à chaque personne un accompagnement souple, modulaire et construit au regard de ses attentes, favorisant son accès effectif aux apprentissages, à la formation et l'emploi, à la santé, au logement, et à toutes activités favorisant sa pleine participation à la vie sociale ». Un plan d'actions prévoit, en particulier, la mise en place d'une mesure de la satisfaction des personnes accompagnées avec l'appui de la Haute autorité de santé, la modélisation de nouvelles réponses inclusives et la signature d'un engagement de développement de l'emploi et des compétences avec les branches professionnelles du secteur.
Selon le communiqué, « La création de nouvelles réponses inclusives, notamment des pôles de compétences et de prestations externalisées, la création dans la loi Elan d'un forfait pour l'habitat inclusif et le lancement des Territoires 100 % inclusifs, constituent des actions marquantes de l'année écoulée. Elles illustrent la politique de co-construction entre l'Etat et l'Assemblée des départements de France. ».
© Twitter Sophie Cluzel